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Logique du thème natal
Horoscopies I
par Patrice Guinard

1. Les quatre déterminismes
2. Différence individuelle et thème natal
3. Conditions préalables à l'interprétation du thème
4. Interprétation : l'exemple de Goethe
5. Les limites de l'interprétation
6. Éthique et Différenciation astrale

Réforme du thème astrologique (Horoscopies II)
Pratiques horoscopiques (Horoscopies III)



Ce texte recouvre les chapitres 54 à 57 de ma thèse de doctorat (1993).




1. LES QUATRE DÉTERMINISMES

"Il n'y a de hasard, il n'y a de liberté que pour notre ignorance." (Félix Ravaisson)
"Hoc quoque fatale est, sic ipsum expendere fatum. -- Et ceci est encore un effet du destin : d'être tenu moi-même à en exposer les voies." (Manilius, IV 118)

L'astral conditionne l'organisation du vivant, comme celle du psychique. Il l'in-forme, en forme la trame, le lacis. Il crée une sorte de Gestalt dans l'agencement du système nerveux : "Le ciel agit sur l'homme pendant sa vie comme les ficelles qu'un paysan noue au hasard autour des courges de son champ : les noeuds ne font pas pousser la courge, mais ils en déterminent la forme. De même le ciel : il ne donne pas à l'homme ses habitudes, son histoire, son bonheur, ses enfants, sa richesse, sa femme, mais il façonne sa condition." (Kepler, Lettre d'Avril 1599 au chancelier du duc de Bavière Hans Herwart von Hohenburg (1553-1622), in Gesammelte Werke, vol. 13, Briefe 1590-1599, éd. Max Caspar, München 1945, p.305 sq. et p.232 ; cité in Arthur Koestler, Les somnambules : Essai sur l'histoire des conceptions de l'Univers, 1959 ; trad. fr. Georges Pradier, Paris, Calmann-Lévy, 1960, p.286 ; cf. aussi Jaroslav Mixa, "Kepler à Prague", in Cahiers Astrologiques 150, 1971, p.33).

Les milieux conditionnels (énergie, espace, temps, structure) sont à l'origine de modes spécifiques de détermination. Quatre facteurs construisent l'humain : déterminisme intégral pour une intelligence omnisciente (à la manière de Laplace, encore que la notion de "force" et que l'explication physico-chimique s'inscrivent dans un repère relatif, de type énergétique). L'individu est le fruit variable résultant de l'équilibre momentané entre son hérédité génétique, son environnement socio-culturel (moeurs, coutumes, modes de vie, représentations mentales...), son milieu naturel (facteurs géo-climatiques) et son conditionnement astral.

Au deuxième chapitre de son Tetrabiblos, Ptolémée avait souligné l'importance des facteurs extra-astrologiques, tous dynamiques et susceptibles d'évoluer : la diversité des semences (le sang, la race), la diversité des pays et des lieux (le sol), la variabilité des nourritures, des coutumes et des moeurs (l'éducation, la culture). Ce que chacun "est" dépend à chaque instant de l'actualisation des quatres modes de détermination, ainsi que de l'expérience acquise et mémorisée. Les facteurs conditionnels varient dans le temps et modèlent l'individu par la répétition de constantes et de rythmes incidents, par l'insistance de certains opérateurs.

Quatre flux de conditionnement, articulés deux à deux, façonnent la condition humaine : l'astral (conditionnement structural) donne forme au biologique (conditionnement énergétique), et le socio-culturel (conditionnement temporel) relativise le tellurique (conditionnement spatial). L'astral et le biologique sont programmatiques ; le tellurique et le socio-culturel sont circonstanciels.

Pavlov avait relié le biologique au social dans sa physiologie des grands hémisphères cérébraux. Le lien qui unit l'excitant absolu à son excitant conditionnel est d'abord naturel, avant d'être répété, acquis (Cf. Corrélations physiologiques). L'apprentissage s'effectue sans heurt ni contrainte. L'organisme apprend progressivement à distinguer les signaux susceptibles de le conduire à la "satisfaction". Le cerveau établit spontanément de nouveaux circuits réflexes (réflexes conditionnels). La notion de "zone associative" (reliant un stimulus aléatoire mais répété à un stimulus inconditionné) donne au milieu social par nature aléatoire, un caractère de nécessité, d'autant plus marqué qu'il résulte de relations nerveuses persistantes et répétées. Il s'établit un réseau de relations conditionnelles, lequel plonge l'organisme dans un milieu où les enracinements existentiels se coordonnent aux réactions instinctives héréditaires.

La pensée moderne, dans son ignorance de deux des quatre modes de conditionnement (le tellurique et l'astral), se condamne à ne penser les rapports entre milieux constitutifs que de manière antagoniste (opposition du génétique au socio-culturel). Cette appproche partielle et partiale, dualiste et bancale, favorise les illusions attachées au libre-arbitre et à la responsabilité. Il serait légitime d'affiner les rapports entre l'inné et l'acquis, et de corréler le biologique au bio-astral, et le socio-culturel au géo-tellurique.

Rarement il n'a été mis en évidence avec plus de clarté que dans le chapitre "Sexe et tempérament" de l'ouvrage majeur de l'ethnologue Margaret Mead, l'insuffisance de l'interprétation des différences individuelles de tempérament par la théorie consensuelle du milieu social et de l'hérédité génétique : "Si la nature humaine était comme une substance parfaitement homogène, qu'il n'y eût point de forces spécifiques ni de sérieuses différences de structure individuelle, alors sans doute les personnalités qui s'opposent trop violemment à la pression sociale ne devraient pas se retrouver dans des milieux si dissemblables. Si la diversité des individus était attribuable à des accidents dans le processus génétique, on ne verrait pas ces mêmes accidents se répéter avec une même fréquence dans des civilisations très contrastées les unes par rapport aux autres, ne serait-ce que par leurs méthodes d'éducation opposées." (in Moeurs et sexualité en Océanie, 1928-1935 ; trad. fr. Georges Chevassus, Paris, Plon, 1963 ; Presses Pocket, 1982, p.315). "Notre hypothèse n'est qu'un prolongement de celle qu'avance Ruth Benedict dans ses Patterns of Culture. Admettons qu'il existe entre les êtres humains des différences de tempérament bien définies, différences qui, si elles ne sont pas entièrement héréditaires, s'établissent du moins sur une base héréditaire très peu de temps après la naissance. (...) Ces différences, qui s'agrègent finalement à la structure caractérielle des adultes, constituent la substance même à partir de laquelle la civilisation s'élabore. Un certain type de tempérament, ou une combinaison de types connexes et assortis, semble être préféré à d'autres, et ce choix colore toute la structure de la société" (ibidem, p.316). Ces Patterns dit de Culture qui informent l'organisme dans le temps ne sont autres que les opérateurs astrologiques.

L'astrologie a pour objet l'étude du retentissement psychique et psycho-mental des formes de structuration nerveuse, issues de l'intégration des rythmes planétaires. Le savant russe Alexander Tchijevsky ou Chizhevsky (1897-1964) a été l'un des précurseurs de l'étude de l'influence des positions planétaires sur la distribution et l'intensité des forces géo-électriques et géo-magnétiques (cf. Les épidémies et les perturbations électromagnétiques du milieu extérieur, Paris, Hippocrate, 1938). Bien d'autres travaux ont suivi, parmi lesquels ceux de l'ingénieur américain John Henry Nelson (1903-1984) et du climatologue allemand Theodor Landscheidt (1927-2004). Cependant l'examen des influences planétaires ou astrales de nature physique (par exemple le phénomène des marées), ne relève pas de l'astrologie mais de la physique.

La géo-biologie, discipline à naître ou encore en stand-by, aurait pour tâche d'étudier l'influence du lieu sur l'individu, indépendamment des facteurs socio-culturels, et en liaison avec les champs géo-magnétiques et les courants atmosphériques. Le sol et l'atmosphère, que je regroupe sous le terme générique de "tellurique", constituaient pour le médecin et psychologue allemand Willy Hellpach (1877-1955) avec l'hérédité et le milieu socio-culturel un troisième type d'influence sur l'organisme et sur l'état de sa vitalité (cf. Géopsyché : L'âme humaine sous l'influence du temps, du climat, du sol et du paysage, 1911 ; 1939 ; trad. fr. Ferdinand Gidon, Paris, Payot, 1944). L'idée est ancienne et remonte au moins à Hippocrate qui analyse dans son traité Des airs, des eaux et des lieux (éd. trad. Charles Daremberg, Paris, Payot, 1843) les effets sur l'organisme des saisons, de l'orientation géographique des villes, des vents, et de la qualité du sol et des eaux. Sans doute y aurait-il aussi beaucoup de matière à retrouver dans l'ancienne théorie des "climats" dont subsistent encore quelques faibles traces chez un Montesquieu.

Pourtant l'anisotropie spatiale ne concerne l'astrologie que dans la mesure où l'astral influe sur les autres facteurs. De l'astral au biologique, du biologique au tellurique, du tellurique au socio-culturel, c'est-à-dire en suivant un cycle zodiacal sous-jacent, il existe une hiérarchie dans l'ordre des causes, laquelle se traduit pour la conscience par le sentiment d'une liberté croissante. Seul l'astral, comme englobant universel, opère sur les trois autres modes de détermination : "le ciel qui tout englobe, exerce un pouvoir prépondérant et détermine les autres facteurs et causes sans être déterminé par eux." (Ptolémée, Tetrabiblos, I 2).

L'astral structure le biologique. Les travaux d'Étienne Guillé soulignent la régulation de la molécule d'A.D.N. par les métaux alchimiques liés aux planètes du Septénaire. La théorie génétique s'en réfère au hasard, à la dite "loterie" de l'hérédité pour "expliquer" le partage des chromosomes lors de la division cellulaire. Pourtant Jean-Pierre Changeux note la difficulté "d'imaginer une distribution différentielle du produit des gènes d'un seul et même noyau vers chacune de ses dix millesynapses." ( L'homme neuronal, Paris, Fayard, 1983, p.284). En effet, comment la formation du système nerveux serait-elle commandée par le seul code génétique ? "L'expression différentielle des gènes n'explique pas, simplement, l'extrême diversité et la "spécificité" des connexions entre neurones" (Ibidem, p.284). Dès lors l'hypothèse nécessaire d'une incidence temporelle inscrite dans le code génétique et qui justifierait les processus de différenciation cellulaire, réclame la prise en compte des cycles planétaires et de leur fonction qualifiante.

Le biologique agit à son tour sur le tellurique : l'action des végétaux, des animaux et des hommes contribue à façonner l'habitat du monde vivant. Et le tellurique agit sur le socio-culturel : les facteurs géo-climatiques orientent les variables technologiques, économiques, linguistiques et culturelles, comme l'a montré le géographe allemand Friedrich Ratzel (1844-1904) dans son Anthropogéographie (1882-1891). Les possibilités de se dégager du déterminisme sont plus aisées pour les facteurs socio-culturels, que pour les facteurs géo-climatiques, ou que pour les facteurs biologiques et astraux. L'influence présupposée prédominante du milieu socio-culturel s'accompagne généralement d'une ignorance des influences plus subtiles (et notamment astrales), qui est la marque des esprits illusionnés, et d'autant plus enchaînés et aliénés qu'ils se croient libres des déterminations qu'ils nient ou minimisent .

On peut changer (certes difficilement, et dans la mesure d'une relative méconnaissance des causes qui déterminent ce qu'on peut croire être des choix) de profession, d'amis, d'images et de conditionnements culturels, et même d'environnement existentiel et d'habitat. Une relative transformation des énergies biologiques peut s'opérer grâce à une nutrition appropriée et à des techniques corporelles et respiratoires. Le conditionnement astral lui-même peut être relativement détourné par l'action de substances minérales et végétales, comme le préconise Paracelse : "La spécificité de la maladie et du remède dépend étroitement de la nature et de l'origine astrales des substances spécifiques, des métaux en particulier (...) Chaque organe et chaque plante a sa planète (astrum), ce qui clôt le cycle des correspondances, lesquelles embrassent les astres célestes, les minéraux, les herbes du monde supérieur et l'anatomie, normale et morbide, du monde inférieur." (Walter Pagel, Paracelse. Introduction à la médecine philosophique de la Renaissance, trad. fr. Michel Deutsch, Paris, Arthaud, 1963, p.163-164).

Cependant, une perspective méta-rationnelle implique un déterminisme intégral, final, lequel ne peut être que signalé, mais jamais totalement spécifié. Car l'idée de déterminisme n'exprime pas seulement une nécessité, mais aussi la détermination de cette nécessité, sa représentation effective. Or l'indication des facteurs de conditionnement n'implique pas la détermination exhaustive des réalités conditionnées. Ainsi la perspective volontaire ne saurait être écartée, à condition de poser le sentiment de liberté comme une disposition préalable à l'émergence de la volonté, sans croire pour autant à une indépendance ou à une autonomie absolues, et sans ancrer cette liberté conditionnelle dans une problématique morale de la responsabilité et du devoir (à la manière de Kant).

L'idée de libre-arbitre exprime une limitation de la conscience, un aveuglement de l'esprit. La véritable liberté ne résulte pas d'un choix, mais d'une nécessité : "Est-ce donc celui qui peut choisir qui est libre ? Non, celui-là seul est libre qui, ayant pour jamais opté, c'est-à-dire ne pouvant plus faillir, n'est plus contraint d'hésiter." (Villiers de l'Isle-Adam, Axël, Paris et Londres, J. M. Dent, [1900], p.196). Elle réclame une intégration à la totalité, une acceptation de la loi divine (Zénon de Cittium) et de son destin, une adéquation de la conscience à l'ordre universel, une participation de l'être à l'interdépendance cosmique. Il n'est de liberté que par l'accomplissement de son potentiel psychique astral, c'est-à-dire conceptualisé : de son projet personnel. C'est obéir à l'astral, c'est se retrouver littéralement "sidéré" (étymologiquement "influencé par les astres"), c'est reconnaître et accompagner les fluctuations psychiques-astrales, les accorder aux variables extérieures, et accomplir ainsi le geste nécessaire et actuel et possible de sa liberté intérieure.




2. DIFFÉRENCE INDIVIDUELLE ET THÈME NATAL

"Comme tu as commencé tu demeureras, quels que soient les circonstances et tes efforts, car les surpassent la naissance et le rayon de lumière que rencontre le nouveau-né." (Hölderlin, Le Rhin)
"Nous sommes nés à un moment donné, en un lieu donné, et nous avons, comme les crus célèbres, les qualités de l'an et de la saison qui nous ont vus naître" (Jung, L'homme à la découverte de son âme)

Peu de philosophes ont appréhendé la diversité individuelle ; rares sont ceux qui l'auront introduite au coeur de leur pensée. La multiplicité des capacités individuelles était l'un des arguments du sceptique grec Aenésidème, disciple de Pyrrhon, pour justifier la suspension du jugement (époché) et la relativité de la connaissance humaine. L'érudit espagnol Juan Luis Vivès (1493-1540) s'appuie sur la notion d'ingenium (qualité personnelle d'esprit, tonalité psychique innée strictement individuelle) pour légitimer la différence caractérielle. Vauvenargues soutient que cette qualité individuelle spécifique, revendiquée par chacun comme étant la qualité de l'esprit en général, explique les incertitudes de la connaissance, laquelle pourrait se résorber en conséquence en une typologie des esprits connaissants. Wilhem Dilthey affirme à son tour l'étroite dépendance du cognitif au psychique. La diversité des philosophies serait liée à celle des dispositions d'esprit et l'histoire de la culture elle-même pourrait s'analyser comme un conflit entre tempéraments (Cf. mes Décades philosophales).

Cependant la pensée, livrée à elle-même et à la seule raison raisonnante, même quand elle tient compte de la diversité des idiosyncrasies, reste empirique : depuis Hippocrate jusqu'aux divers systèmes caractérologiques, les causes de la différenciation apparaissent incertaines, la multiplicité des tendances en chacun se laisse difficilement réduire à un type caractériel donné, et surtout la variabilité de l'individu lui-même, sa "self-variance" (Valéry), n'est pas intégrée à la problématique de la variabilité inter-individuelle. Les variables comportementales observables traduisent une structure psychique virtuelle, laquelle est représentée par le thème astral de naissance. Seule l'astrologie est en mesure de présenter une justification compréhensive de la différence.

Le thème ne renseigne pas sur le tempérament, ni sur le caractère ou sur la personnalité, mais sur l'idiosyncrasie (notions définies d'après les quatre milieux conditionnels dans L'archétype zodiacal quadripolaire). Il n'indique pas les manifestions objectives de l'être, mais leur rapport subjectif à la conscience. Une réponse spécifique, compte tenu des données biologiques, héréditaires, géo-climatiques et socio-culturelles incidentes, compte tenu en outre de l'expérience acquise, n'a qu'une certaine probabilité d'apparition. Le thème natal est une carte archétypale de la psyché personnelle (chart et map), un mandala, un schème figuratif du potentiel psychique individuel, une forme pure sans contenu, un "signe" de l'âme, toujours en deçà de ce qu'elle est essentiellement, mais un signe vivant qui se comprend en fonction des éléments externes qui le dynamisent et qu'il approfondit en retour. Le thème ne concerne pas l'événementiel, ni le factuel, ni même l'existentiel, mais il informe sur les motivations plus ou moins inconscientes, sur les colorations psychiques primordiales. Il ne permet qu'accessoirement de saisir la multiplicité des désirs et des attitudes psycho-mentales qui résultent de l'imbrication des facteurs astraux (planétaires, sectoriaux, aspectuels, zodiacaux) aux facteurs extra-horoscopiques, car il n'embrasse pas les représentations mentales, les habitudes, et autres formes de synthèse que chacun aura pu établir en fonction de sa situation existentielle. Le thème n'informe pas sur l'accident, physique et visible, mais sur l'incident, psychique et vécu intérieurement. C'est pourquoi il n'est pas d'influence, mais seulement une incidence astrale. La prédiction est un leurre, et toute description psychologique n'est qu'indicative.

Chacun découpe et isole au sein d'un continuum commun, d'un champ plurimatriciel, son univers perceptif (constitué de ses dominantes planétaires), ses constantes réactionnelles (dominantes zodiacales), son champ de réalisation (dominantes sectorielles), ses moments de transformation (transits et cycles). Le thème n'est qu'un indicateur de ce découpage et de cette sélection propres à chacun. Le thème est l'instantané d'un champ de forces mobiles, mais n'est pas une empreinte indélébile à la manière d'une plaque photographique, car il est susceptible de variations dans le temps (transits) et dans l'espace (relocalisation). Il marque les liaisons psychiques structurantes qui seront ultérieurement développées. On n'est pas son thème, on le devient progressivement, tardivement.

Les différents modes de réactivité (signes zodiacaux), de perception et appréhension du réel (planètes), d'intégration à l'environnement (maisons astrales) et d'organisation cyclique de ces facteurs, existent tous, peu ou prou, en chaque organisme. Comment en arrive-t-on alors à cette spécialisation ? Essentiellement par la réitération de certaines phases, par la fréquence de certains rythmes, par la répétition de certaines configurations. C'est le retour périodique de Mercure à une position particulière, c'est la répétition des impressionaux qui lui sont liés, qui font le mercurien. Le psychisme s'élabore par la cristallisation de certaines formes d'imprégnation. La rémanence des représentations mentales élaborées à un moment donné oriente la perception ultérieure. Ces représentations, variables et relatives à la situation existentielle, interfèrent avec les nouvelles impulsions plus ou moins indéterminées. L'impression se précise, elle devient "disposition". De même, le signe zodiacal devient opératif par le renforcement de certaines phases. Ainsi pour qu'un facteur astral influe, sont nécessaires la désensibilisation (sous la pression de l'environnement humain qui accélère la différenciation) aux phases non renforcées alternant avec celle du facteur considéré, et la stabilisation des représentations attachées aux impressions récurrentes.

Cependant cette "influence" n'est jamais réductible à une série de traits caractériels déterminés. Un type caractérologique simple, un monotype, n'est jamais qu'un stéréotype de l'esprit. Plus l'individu est libre intérieurement, moins il est enclin à établir de corrélations psycho-mentales définies ou définitives. Ce n'est pas tant la répétition des impressions et des "modifications de la conscience" que Maine de Biran déplore dans l'habitude, que la fixation de la médiation mentale qui bloque leur renouvellement et diminue la sensibilité. Cette répétition quasi mécanique est une véritable dégénérescence de l'âme, aujourd'hui entretenue par les dispositifs de la technologie dans les circuits de la dite communication, et maintenue par l'adhésion des masses aux artefacts des médias.

La notion de synchronicité, formalisée par Jung et Pauli en 1955 dans The interpretation of Nature and the Psyche (London, Routledge and Paul Keegan), aura autorisé certains astrologiens à prétendre prédire l'événementiel. Nouvel avatar de l'explication causale, envisagée comme simple simultanéité entre transits planétaires et événements individuels, allant jusqu'à justifier le moment de la consultation et de l'interrogation transcendant l'heure natale (cf. par exemple l'astrologie horaire de Geoffrey Cornelius, divinatoire et dite cathartique, irrationnelle et décorrélée des cycles astronomiques : The moment of astrology, London, Arkana / Penguin, 1994). Or Jung, ignorant il est vrai l'astrologie horaire, avait précisément énoncé que la notion de synchronicité ne s'appliquait pas à l'astrologie, que "la correspondance astrologique n'est probablement pas de nature synchronistique mais, pour l'essentiel, de nature causale." (in Synchronicité et Paracelsica, trad. fr. Claude Maillard et Christine Pflieger-Maillard, Paris, Albin Michel, 1988, p.272).

Or précisément : il n'y a pas de causalité des astres aux hommes (les premiers n'étant pas extérieurs aux seconds, comme l'a souligné Paracelse), pas plus qu'il n'y a de synchronicité, mais une intégration différenciée dont les produits résultants sont théoriquement imprévisibles car dépendants de la situation existentielle de chacun. On pourrait peut-être invoquer la notion de "causalité formative" (causalité non mécaniste) avec le biochimiste anglais Rupert Sheldrake, c'est-à-dire l'existence d'un champ morphique ou morphogénétique propre à chaque organisme, et d'une sorte de mémoire cumulative intrinsèque qui s'organise à travers la répétition (cf. A New Science of Life: the hypothesis of formative causation, 1981). La configuration illustrée par le thème natal est un archétype psychique personnel qui a ses exigences, même s'il est possible d'y inscrire les contenus psycho-mentaux les plus variés. C'est un canevas percé, ouvert en chacun de ses foyers et supportant des liaisons non stabilisées. Chaque nouvelle impulsion réajuste les liaisons internes. Aussi est-il évolutif : les tendances ne se manifestent que "dans le temps" par des transformations liées au déroulement des cycles planétaires.




3. CONDITIONS PRÉALABLES À L'INTERPRÉTATION DU THÈME

"Si quelquefois on se trompe dans les prédictions, l'art dans son ensemble ne doit cependant pas être condamné. Rejetons-nous l'art de conduire les vaisseaux, parce que souvent il arrive des naufrages ?" (Ptolémée)
"La plupart de ceux qui se sont mêlés de cet art, l'ont gâté en quittant les principes naturels pour prédire plus que l'on ne peut apprendre de ses astres, et l'excès auquel ils ont voulu porter leurs prédictions les a fait tomber dans tant d'erreurs, que l'art a été méprisé par la faute de l'Artisan." (Eustache Lenoble)

Deux opérations préexistent à l'interprétation du thème de nativité : sa construction ou la représentation par une figure en général plane de l'état du ciel à la naissance de l'individu, et par suite la localisation des planètes et des Angles sur le cercle écliptique, la détermination de leurs relations (les Aspects et Figures) compte tenu d'un certain écart angulaire (ou Orbe), la délimitation des maisons astrales, et la détermination des rapports privilégiés entre planètes, signes zodiacaux et maisons (ou Maîtrises). Ainsi se mettent en place et se coordonnent les Planètes, les Angles, les Aspects et Figures, les Signes zodiacaux, les Maisons, les Maîtrises. Ensuite une clarification voire une simplification de ces facteurs s'avère nécessaire afin de concentrer l'interprétation sur l'essentiel : par la recherche des dominantes du thème, par la hiérarchisation de ses opérateurs (planètes, signes et maisons), faute de quoi, il est possible de soutenir n'importe quoi et de justifier n'importe quel a priori du jugement ou conviction préalable. La hiérarchisation des opérateurs est un garde-fou de l'interprétation.

En somme il s'agit de ramener la complexité du thème à ses lignes de force. En effet le thème est un agrégat de tendances disparates, une aire de conflit de forces divergentes. Se connaître soi-même c'est d'abord connaître ses dominantes psychiques-astrales, c'est-à-dire le moteur de son idiosyncrasie et de ses "instincts". Pratiquement, à chaque facteur est attribué un coefficient de puissance. Cette hiérarchisation des opérateurs en fonction de leur localisation et de leurs relations s'avère nécessaire à la connaissance des rapports de subordination. Chaque praticien a ses recettes. En général l'empirisme et l'amateurisme règnent en la matière. Une codification précise et logiquement fondée pallie aux incertitudes et errements de l'interprétation.

Ainsi le thème astral se résume le plus souvent à quatre ou cinq planètes (priorité accordée aux planètes situées aux Angles du thème ainsi qu'à celles qui sont conjointes ou opposées aux luminaires, Soleil et Lune, encore qu'il faille tenir compte de l'ensemble des aspects et des maîtrises), à environ trois signes (le signe solaire, le signe lunaire, et le ou les signe(s) occupé(s) par au moins trois planètes) et à une ou deux maisons (généralement la maison solaire,
et la lunaire). L'engouement relativement récent pour le prétendu "signe ascendant" ne semble pas justifié : les Angles du thème valorisent d'abord les planètes, et donc indirectement les signes occupés.

Bien que dans le célèbre traité d'astrologie populaire, prédictive et météorologique de Jerónimo Cortés, le Lunario y Pronóstico perpetuo (1600 sq.) à l'usage des agriculteurs, jardiniers, médecins et navigateurs, lequel a connu une cinquantaine d'éditions, les portraits zodiacaux sont dressés en fonction du signe ascendant, l'astrologie antique était essentiellement lunaire, probablement en raison de la facilité à observer le passage de la Lune à travers les constellations. Fagan rappelle que la lune signait les individus, à l'exemple des médailles et monnaies frappées au nom des empereurs romains : "Nowadays it is customary to refer to a person who was born when the sun was in Taurus as a Taurean, or one who had the sun in Aquarius as an Aquarian. But in ancient times a Taurean and an Aquarian were those who had the moon in these constellations. Coins of the Emperor Augustus show representations of Capricorn simply because the Moon was in that sign at his birth." (Cyril Fagan, Zodiacs, old and new, St Paul, Llewellyn Publications, 1950 ; réed. London, Anscombe, 1951, p.38). L'importance du signe lunaire est encore attestée au XVIIe siècle (cf. par exemple à Leipzig la naissance de Leibniz rapportée par son père) et jusqu'au début du XXe siècle. L'anglais William Allen (alias Alan Leo) a signé 144 (soit 12 x 12) portraits soli-lunaires, pour lesquels le signe lunaire est considéré comme une variation du signe solaire (in Astrology for all, London, 1904 ; i.e. L'astrologie de tout le monde, trad. fr., Paris, Publications Astrologiques, 1906).




4. INTERPRÉTATION : L'EXEMPLE DE GOETHE

Goethe écrit en 1811 dans ses Mémoires, à un moment proche de l'apogée de l'antiastrologie collective et étatique : "Am 28 August 1749, Mittags mit dem Glockenschlage zwölf, kam ich in Frankfurt am Main auf die Welt. Die Constellation war glücklich ; die Sonne stand im Zeichen der Jungfrau, und culminirte für den Tag ; Jupiter und Venus blickten sie freundlich an, Merkur nicht widerwärtig ; Saturn und Mars verhielten sich gleichgültig : nur der Mond, der so eben voll ward, übte die Kraft seines Gegenscheins um so mehr, als zugleich seine Planetenstunde eingetreten war. Er widersetzte sich daher meiner Geburt, die nicht eher erfolgen konnte, als bis diese Stunde vorübergegangen." (Aus meinem Leben. Dichtung und Wahrheit, vol. 1, Tübingen, J. G. Cotta, 1811, p.3).
"Le 28 août 1749, à midi sonnant, je vins au monde dans la ville de Francfort sur le Mein. L'état du ciel était favorable ; le soleil était dans le signe de la Vierge, et au point culminant de sa journée ; Jupiter et Vénus le regardaient amicalement ; Mercure ne lui était point hostile ; Saturne et Mars étaient dans une attitude indifférente ; seulement la lune, qui venait d'entrer dans son plein, exerçait avec beaucoup de force l'influence de son reflet, parce que son heure planétaire avait commencé au même instant. Elle s'opposa donc à ma naissance, qui ne put avoir lieu qu'après que cette heure fut écoulée." (Ses Mémoires et sa Vie [Poésie et Vérité], vol. 1, trad. fr. Henri Richelot, Paris, J. Hetzel, 1863, p.5)..

Ce témoignage sympathique montre pourtant les faibles connaissances de Goethe ou de ses conseillers en matière d'astrologie, à moins d'invoquer quelques erreurs de transcription, comme par exemple lire "blickten sich" pour "blickten sie", car Jupiter et Vénus, respectivement à 160° et 21° du Soleil et donc situés en position indifférente par rapport à lui, sont eux-mêmes en opposition, une configuration habituellement considérée comme difficile, et non pas amicale. Et l'heure lunaire invoquée par Goethe d'après une théorie tombée en désuétude (celle des heures planétaires) est effectivement la 13e les jeudi, mais elle s'achève à 13h et non à midi, heure à laquelle Goethe prétend être né. Donc elle n'est pas écoulée à sa naissance, mais en cours.

En réalité, l'acte de baptème daté du 29 août et figurant au registre de la paroisse protestante de Francfort indique une naissance pour la veille "hier jeudi midi entre 12 heures et 1 heure" et non à midi : "gestrigen Donnerstags Mittags zwischen 12 und 1 Uhr". J'adopte pour ce thème, non pas une heure intermédiaire comme on le fait communément, mais une naissance à 12h15 heure locale.

Goethe, thème - chart, PG 1993 p.296

(Thème de Goethe dressé pour midi dans ma thèse de 1993 : on notera un grand triangle Jupiter Neptune Pluton qui n'existe pas en raison de la latitude de Pluton (plus de 12°), les 8 Maisons avec des délimitations différentes que celles de l'actuel Octotope, l'absence de Cérès et de Chiron, un MC classique et erroné, des sigles zodiacaux pixelisés forgés en 1989, et un cercle planétaire additif marquant les Maîtrises planétaires.)

Goethe, thème - chart, PG 2017

Le thème natal complet, compte tenu des hiérarchisations planétaire, zodiacale et sectorielle, peut être simplifié et recomposé dans un thème dérivé, lequel ne fait apparaître que les opérateurs principaux et présente le graphe du noyau des tendances. Saturne et Pluton à l'Ascendant en Scorpion dominent dans le thème de Goethe, ainsi que la maison III (Individuation diurne) : Saturne en Exaltation en Scorpion et en trigone à la Lune en maison VII (Participation nocturne, le Mystère) et en Poissons, elle-même opposée au Soleil en Vierge, en maison III (Individuation diurne, la Situation) et formant un grand triangle avec Mars et Cérès, est indirectement (par l'Ascendant) conjoint à Pluton en Domicile dans son signe, lequel est en quadrature de Mercure en Lion, opposé à Uranus en Exil en Verseau.

Goethe, thème simplifié, PG 2017
Goethe, thème, CurAstro4, PG 2017


Esprit universel et solitaire, Goethe a usé avec génie des divers coloris de sa palette natale. Johann Wolfgang est né VIERGE. Dans ses Affinités électives (1809), roman du Miroir virginien et de l'attraction sentimentale, Édouard, un homme marié, s'éprend d'Odile. Les attirances instinctives et les impulsions naturelles déstabilisent les habitudes existentielles et les conventions sociales. "L'homme croit diriger sa vie, se conduire lui-même ; mais une force irrésistible l'entraîne à sa destinée." (in Egmont, Pléiade Gallimard, 1951, p.546). L'être aspire à son complémentaire selon une nécessité intérieure inéluctable. Une force magnétique agit sur les âmes et régit leurs inclinaisons naturelles, pour le meilleur et pour le pire. Goethe dépeint les diverses variables tendancielles de son signe solaire : l'union étroite, le choix du partenaire privilégié, le souci des sentiments d'autrui, la pudeur, la confiance, le dévouement... Le roman est une sorte de manifeste des aspirations de la VIERGE et de sa préoccupation essentielle : "estimer à sa valeur toute inclination véritable, dans un monde où s'acclimatent naturellement l'indifférence et l'antipathie." (in Les affinités électives, Pléiade Gallimard, 1954, p.147). Autrement dit donner aux sentiments et aux instincts personnels la primauté sur les valeurs extérieures, civiles ou religieuses.

Les tendances sentimentales voire passionnelles de Goethe avaient déjà été exaltées dans son Werther, rédigé en quelques semaines au cours du printemps de l'année 1774, lors du passage de SATURNE dans la VIERGE, et en particulier lors de son transit sur VÉNUS. Roman écrit et vécu sous le signe saturnien de la souffrance : purisme de l'adolescence, idéalisme amoureux, absence douloureuse de l'être élu, sentiment d'abandon, désir insatisfait, angoisse, désarroi... Le succès du Werther provient de ce que, dynamisé par le transit évoqué, il illustre un archétype éternel : l'éveil de l'adolescence (âge saturnien) à la passion amoureuse (que Vénus embellit), et les tensions qui en résultent.

Goethe survit à son personnage en prenant la mesure de ses capacités et de la "puissance" qu'il lui est possible d'atteindre mais non d'outrepasser. Il reste fidèle à l'instinct défensif de la VIERGE, si étranger à Nietzsche (BALANCE), son contraire zodiacal : "Nous ne devons pas non plus nous soucier de savoir combien d'individus périront dans ce combat et si nous-mêmes tomberons parmi les premiers (...) Je ne veux pas même réfléchir pour savoir si je suis assez fort pour ce combat." (Nietzsche, Écrits posthumes 1870-1873, trad. fr. Jean-Louis Backès, Michel Haar et Marc de Launay, Paris, Gallimard, 1975, p.117). A l'inverse, une bonne perception de ses limites est pour Goethe la clef virginienne de la quiétude : "Heureux celui qui reconnaît à temps que ses désirs avaient trop présumé de ses capacités ! (...) L'homme n'est pas heureux tant que ses aspirations illimitées ne se sont pas données elles-mêmes leurs limites." (Wilhelm Meister, Pléiade Gallimard, 1954, pp. 437 et 885).

La complexité de sa perception et ses tendances à l'instabilité (PLUTON/SATURNE/MERCURE) sont compensées par son sens aigu des limites (VIERGE) : l'imagination "se contente alors d'un petit espace, dès qu'elle voit tout ce qu'elle rêvait de bonheur s'évanouir dans l'abîme du temps." (Faust, Pléiade Gallimard, 1951, p.971). La restriction des désirs et le contrôle des sentiments est pour le virginien, parce que précisément il aspire au bonheur, la condition de son équilibre et le fil directeur de son évolution. Ainsi l'apprentissage de Wilhem Meister se prolonge par le voyage, avec ses promesses : l'ouverture de la conscience à des réalités nouvelles qui transforment les habitudes et les repères mentaux, la découverte d'horizons inattendus qui dynamisent l'âme, de beautés qui transfigurent et harmonisent le paysage intérieur, les rencontres qui vivifient et accroissent la foi en soi-même et en la vie. En somme il incite à "mourir pour renaître" (cf. le fameux "Stirb und Werde" du Divan occidental-oriental (1819), thème scorpio-plutonien).

Goethe recherche une sagesse pratique, vivante et spirituelle, et non un système conceptuel, une logique abstraite et desséchante, ou une philosophie formaliste qui ne serait que la traduction du sens commun en langage amphigourique et pour laquelle il déclare ne pas avoir d'organe, ou encore une science grisâtre et terne qui aplanit les reliefs et neutralise la sensibilité : "toute théorie est sèche, et l'arbre précieux de la vie est fleuri." (Faust, Pléiade Gallimard, 1951, p.999). C'est pourquoi il oppose à la théorie newtonienne de la décomposition de la lumière blanche en couleurs dites spectrales, la composition des couleurs par le regard, celui du peintre ou celui du teinturier. La science n'explique pas la couleur, ou le feu, ou la conscience, mais les élude. "La couleur ne relève-t-elle pas essentiellement de la vision ?" (Traité des couleurs, 1810, trad. fr. Henriette Bideau, Paris, Triades, 1973, p.173, et Planètes, Couleurs et Métaux, 2000). La couleur, ce reflet coloré, c'est la vie : "Am farbigen Abglanz haben wir das Leben" (Faust, Pléiade Gallimard, 1951, p.1074). "De même que, pour lui, la couleur naît au contact du clair et de l'obscur, la plénitude humaine consiste à ses yeux dans un sage équilibre des forces lucides et des forces occultes." (Christian Lepinte, Goethe et l'occultisme, Paris, Belles Lettres 1957, p 164).

Il y a une richesse inépuisable des couleurs, aussi nombreuses qu'il est d'êtres pour les contempler. Aussi les couleurs, ces "actes et souffrances de la lumière", ne se répartissent pas sur une bande continue, mais dans un triangle : le Bleu, fils de l'obcurité, et le Jaune, fils de la lumière, s'intensifient l'un et l'autre jusqu'au Rouge, pour atteindre les trois bornes angulaires contenant la multiplicité des teintes et des coloris. Elles se goûtent : elles ne se mesurent pas. Goethe est resté fidèle à son intuition quand il confie à Johann Eckermann, trois ans avant sa mort : "De tout ce que j'ai fait comme poète, je ne tire aucune vanité. (...) Mais d'avoir été dans mon siècle le seul qui ait vu clair dans cette science difficile des couleurs, je m'en glorifie." (Conversations avec Eckermann, 19 février 1829, trad. fr. Jean Chuzeville (1930) ; éd. Claude Roëls, Paris, Gallimard 1949 ; 1988, p.285).

C'est que toutes les facultés de Goethe s'y trouvent engagées : les couleurs, ces reflets de surface (SOLEIL) qui trahissent la présence souriante de la terre et du vivant, irréductibles les unes aux autres et marques de la profondeur indéfinie du monde (PLUTON / SCORPION), dissociées par la qualité subjective du regard (VIERGE) de celui qui sait les voir et les appréhender, s'organisent dans une figure triangulaire qui est leur lieu d'organisation structurelle (SATURNE) et de potentialisation (POISSONS).

Cette synthèse, c'est Faust, l'homme complet, l'homme multiple, qui sera chargé de l'accomplir. Il incarne le "quaternaire natal" de Goethe ; il aspire simultanément à l'élévation personnelle par la multiplication des expériences (INDIVIDUATION DIURNE), au bonheur (VIERGE, LION, SOLEIL), à la vertu par la transformation de soi (PLUTON, SCORPION), et à la connaissance (URANUS, MERCURE, SATURNE, POISSONS). Or Goethe n'a pas voulu réaliser une synthèse subjective et "paranoïaque" de ses tendances natales, mais il a voulu les développer et les vivre chacune pour elle-même.Nietzsche et Valéry le respectaient d'abord pour cela : "Ce qu'il voulait, c'était la totalité : il combattait le divorce entre raison, sens, sentiments, volonté (prêché, en une répugnante scolastique par Kant, l'exact antipode de Goethe), il s'éduqua à devenir complet, il se créa..." (Nietzsche, Crépuscule des Idoles, O.P.C. 8.1, p.144).

Mais on n'accéde à l'universel par le plus personnel qu'en cultivant chacune de ses tendances pour et par elle-même en la soustrayant à son enracinement subjectif : "Une force gouverne l'autre, mais aucune ne peut en développer une autre ; c'est dans chaque aptitude que réside la seule force capable de la perfectionner." (Wilhelm Meister, Pléiade Gallimard, 1954, p. 884). Face à Faust : Méphistophélès, lequel, par sa connaissance de la nature humaine, en arrive à la conclusion inverse, la négation de l'homme et de la vie. A l'esprit sceptique, négateur et cynique, Goethe oppose le Coeur : "tout tient aux sentiments". Et la conclusion du "second Faust" est la parole testamentaire de celui qui est resté VIRGO : "Das Ewig-Weibliche zieht uns hinan" (l'éternel féminin nous attire vers le haut.)




5. LES LIMITES DE L'INTERPRÉTATION

"The stars are not aiding us, nor are they hindering us ; they are beckoning us to give heed. Wake up ! they sing. Wake up and live !" (Henry Miller, 1956)
"Je me suis cherché moi-même." (Héraclite)

Une analyse plus complète du thème de Goethe sort du cadre de ce travail. Dans son Verlaine aux mains des Dieux (Paris, Jean-Renard, 1944). Dom Neroman a consacré un ouvrage à la compréhension de la vie et de l'oeuvre de Paul Verlaine en fonction de son thème natal. Et d'autres après lui ont consacré des ouvrages entiers à l'examen d'un unique thème. En effet l'interprétation d'un thème est beaucoup plus complexe que ne le laisse supposer mes quelques paragraphes consacrés à Goethe pour au moins quatre raisons :

- Même en s'en tenant au canevas simplifié du thème, au thème dérivé, la difficulté à saisir globalement l'interdépendance des planètes sous leurs modes zodiacaux et sectoriels est quasi inextricable. Le caractère limitatif de la pensée linéaire oblige à superposer des unités de signification minimales et des morphèmes astrologiques bipolaires (une opposition Lune-Neptune, Mars en Gémeaux, le Soleil en maison III...), plus qu'elle ne permet d'accéder à une véritable synthèse, laquelle n'est envisageable, à l'instar de la prédiction événementielle, que par une sorte d'inspiration : "Il n'est pas possible que celui qui sait, prédise les formes particulières des choses, de même que le sens ne peut concevoir une forme particulière, mais seulement une forme générale de la chose. C'est pourquoi celui qui traite ceci doit s'aider de la conjecture, vu qu'il n'y a que ceux-là seuls qui sont inspirés d'en-haut, qui peuvent prédire les choses particulières." (Fameuse et première sentence du Centiloque attribué à Ptolémée, mais vraisemblablement un compendium d'Abu Ja'far Ahmad ibn Yusuf (c. 835-912) selon l'hypothèse émise par Richard Lemay en 1978,in Le Centilogue de Ptolomée, traduction Nicolas de Bourdin, Paris, Cardin Besongne, 1651, p.1, modernisée en 1974 par Sylvain Matton, Bibliotheca Hermetica, p.251).

- Le thème est un canevas dynamique, évolutif, qui ne s'actualise qu'à travers les cycles planétaires dont il est l'instantané. C'est le thème "évolué", le thème développé, tenant compte des âges planétaires et des transits actuels que le praticien comme l'auto-analyste, celui qui comme Héraclite "se cherche lui-même", sont tenus d'appréhender. L'auto-analyse est davantage l'apanage de l'astrologie que de son substitut psychanalytique moderne, puisqu'elle incite à se comprendre de l'intérieur, plutôt qu'à s'adapter à des normes sociétales extérieures par lesquelles est censé se refléter le "discours de l'Autre" (Lacan).

- L'individu n'acquiert des habitudes comportementales et psycho-mentales qu'en réaction à son entourage immédiat (la mère pour le jeune enfant, la famille et notamment les frères et soeurs pour l'enfant, le conjoint, l'entourage affectif et professionnel pour l'adulte), autrement dit des proches entrant en interaction intime avec lui et desquels il faudrait dresser le thème, comme le préconisait Jérôme Cardan, pour comprendre les modalités de la différenciation. Dans un couple de Taureau par exemple, l'un peut se montrer relativement insouciant et fantaisiste jusqu'à se décharger sur l'autre des responsabilités et de la détermination réalisatrice qui sont dans la nature du signe. De même deux jumeaux, en raison de la différenciation, ne se ressemblent pas et partagent un thème à deux. L'astrologie, sous son mode "personnaliste" et relationnel (Alligation), est moins commune que sous ses modes individualiste (chez la plupart des astrologues actuels), et holiste "transpersonnel" (à la manière de Rudhyar et quelques autres), peut-être en raison de la concurrence de la psychanalyse, laquelle a expérimenté les concepts de "transfert", de "projection", de "résistance" au moins dans le cadre de la consultation. Freud comme Jung ont le Soleil au Descendant (maison V, le Couple), une signature assez fiable de l'activité clinique psychanalytique.

- La relative méconnaissance de l'impact des facteurs non astrologiques (héréditaires, géo-climatiques et socio-culturels) et du vécu existentiel du sujet rend l'analyse aléatoire et la prédiction spécieuse. En outre les sociétés et les époques sont elles-mêmes régies par les cycles planétaires, et ces données astrologiques sub-personnelles sont le plus souvent ignorées du praticien.

Ainsi l'interprétation consiste à essayer de comprendre l'harmonie et les tensions éventuelles entre les données astrales et les variables existentielles. Le thème natal ne renseigne que sur l'idiosyncrasie du sujet : son tempérament, son caractère, sa personnalité, et a fortiori sa destinée, lui échappent. L'examen de la situation existentielle présente passe par la considération de l'imbrication des opérateurs astraux aux variables extérieures, et des transpositions, déterminations, projections, et déformations mentales résultantes. Un implexe ou potentiel psycho-mental conscient, s'est constitué ; des habitudes comportementales se sont cristallisées. Certaines tendances ont été subordonnées, d'autres ont été occultées. Il s'agit de comprendre l'historique du thème avant d'anticitper et de spéculer sur son futur, et le cas échéant de briser l'unité provisoire qui s'est mise en place, de défaire les noeuds qui se sont établis, de dissoudre cette pesanteur contingente, de désarticuler cette continuité factice, afin d'isoler les différentes composantes psychiques-astrales dans leur état pur, c'est-à-dire sans leurs dépendances, obstructions et artifices psycho-mentaux. Toute transformation suppose une déconstruction.

Il s'agit de dissoudre, délier, dénouer, et de rendre au patient son potentiel psychique-astral : solvere est valvatio. Phase quasi alchimique de crise aiguë où s'évanouissent les simulacres les plus profondément ancrés, avec brisement des liens superflus, et un sentiment de ne survivre que par morceaux détachés, dans un état d'éclatement de la conscience, en somme l'expérience de "mourir à soi-même", permanente et familière aux plutoniens (Eckhart, Goethe). On perçoit alors ses limites, mais aussi la spécificité de ses forces virtuelles, ses restrictions et ses incapacités, mais aussi sa subjectivité inaliénable, riche d'une pluralité de possibles. L'incomplétude n'est pas plus la marque de sa faiblesse, que celle de l'étendue de ses forces. Chacun est l'Unique (au sens de Stirner), puissance personnelle, indéfinie, indicible, "irrationnelle", qui n'est destinée à rien, monade et singleton inimitable de l'espèce à laquelle il appartient : lui-même. Et plus il connaît ce qui l'anime, plus il sera apte à saisir dans le milieu ce qui légitimement lui revient : sa "Propriété", sa part primordiale d'humanité et son seul bien sacré. L'Unique est pure Potentialité sans ego, et sa Propriété, chez Stirner, est cosmos et humanité sans alien.

Alors il peut être temps d'acquérir un nouvel équilibre, une nouvelle cohérence, une image plus dynamique de soi, de reconstruire une unité plus vivante, plus intégrante, et d'accéder à une plus haute synthèse de soi-même tout en recréant dans l'environnement les objets adéquats. Coagulation alchimique. Selon les motivations et les rythmes propres à chacun, le temps sera plus au moins long pour parvenir à ce stade, lequel n'étant d'ailleurs pas contraignant puisqu'on peut préférer subsister dans une dispersion jugée plus saine ou plus proche de ses aspirations, par un équilibre subtil entre ses forces latentes et des situations existentielles rejetées à mesure comme autant d'illusions bridant l'expression de son authenticité. Car chacun porte en lui-même une pluralité d'êtres. Il s'agit de dépasser la conception fataliste, à la fois déterministe et phénoméniste, de l'astrologie. L'identification au thème natal est encore une chimère, quels que soient les degrés d'émancipation par rapport au concret phénoménal et d'adéquation des schémas interprétatifs à la dynamique psychique. Certes l'astrologie légitime la diversité des hommes et des sociétés à travers le nombre illimité de configurations planétaires et de situations astrales, mais l'élément effectif de la différenciation, même s'il est assignable, reste indéterminé. Le thème révèle l'intentionalité de l'être, il ne donne pas le projet existentiel.

Et s'il est vrai que nous ne sommes rien "par nous-mêmes" et que les marques psychiques-astrales, dont la connaissance est succeptible de justifier nos variations d'humeur et de corriger les représentations mentales suggérées par le milieu, apparaissent comme plus proches de Soi que nos masques biologiques, professionnels, sociaux ou culturels, il n'existe pourtant pas de détermination unilatérale des variables psychiques, qui validerait une pratique normative. La consultation est souvent une incursion plus ou moins opportune dans la vie intérieure, incursion qui tend à parasiter l'ouverture secrète à l'en-soi par la fixation dérisoire au "quant-à-soi". Immergé au sein d'une société mercantile et matérialiste qui aplanit les différences authentiques pour en redistribuer de nouvelles, artificielles, rabattu et maintenu dans une "extériorisation aliénante" (Rousseau) à lui-même, acculé à l'unidimentionalité (Marcuse) dans ses fonctions vitales, cognitives, affectives, existentielles, on peut être tenté de s'en remettre à son thème comme à l'ultime recours qui permette d'accéder à son être authentique et qui légitime sa spécificité aux yeux d'autrui comme aux siens propres, en croyant se reconnaître dans ce thème-là, unique parmi des milliards.

Et pourtant ! L'aliénation à laquelle on voudrait échapper se reproduit dans les pratiques communes, qui substituant au potentiel psychique, des déterminations et des fonctions socio-culturelles et professionnelles. Cette pseudo-individualisation par le biais des astres n'est à son tour qu'un avatar consumé de la production de masse, un instrument suppléant de la standardisation. Les entreprises embauchent parfois sur les conseils d'astrologues, lesquels entretiennent la mystification du clouage du Moi à travers le Thème. Ce qui explique les assez bons rapports entre les institutions et l'astrologie commerçante, laquelle promet une sur-consommation personnalisée ainsi qu'un investissement maîtrisé du psychique-astral dans les réseaux d'échange standardisés. Et l'histoire est oubliée, car l'astrologie savante a toujours répudié les exploiteurs de la crédulité populaire. Certains souverains s'en sont préoccupés : Alexandre Sévère (222-235) "projetait de fonder à Rome une école officielle d'astrologie pour mettre un terme à l'activité des charlatans" (Wilhem Knappich, Histoire de l'astrologie, 1967 ; trad. fr. Henri Latou, Paris, Philippe Lebaud, 1986, p.99) et Alphonse X (1254-1284), commanditaire d'une somme astrologique en espagnol, les fameux Libros del Saber de Astronomia, "édicta des mesures préventives contre les charlatans et les escrocs de l'astrologie" (ibidem, p.148).

Retournée à ce point d'insignifiance, l'astrologie n'est pas spiritualité, puisque cette dernière naît précisément au seuil du dépassement de la conscience et au moment du dégagement du mental. Elle n'est plus que la connaissance de l'inventaire et donc l'ultime refuge de l'ego. Ce fut une marque de grande maturité spirituelle, chez les sages de l'Inde, de la considérer comme un obstacle à la libération, parfois comme le plus redoutable. Mais il est d'autres pratiques de l'astrologie, que la conventionnelle et la plus communément exercée : celle consistant certes à établir cet inventaire psychique, à déterminer son potentiel énergétique, ses orientations et ses phases, mais sans pour autant s'y attacher et y mêler les sempiternelles préoccupations narcissiques et égotiques. Une saine pratique de l'astrologie doit conduire à s'oublier soi-même.




6. ÉTHIQUE ET DIFFÉRENCIATION ASTRALE

"Mieux vaut périr selon son propre dharma que de poursuivre le dharma d'autrui." (Bhagavad Gîtâ, III 35)
"Alterius non sit qui suus esse potest." (Paracelsus)

L'Ethique, troisième volet de la philosophie grecque (chez Epicure, Zénon de Cittium, ou encore Origène), a presque disparu du champ de nos préoccupations cognitives, et parce qu'elle s'adressait essentiellement à des esprits sain, on lui substitue aujoud'hui des succédanés psycho-pathologiques, mixtures de pédagogie normative, d'impératifs idéologiques et d'expédients pseudo-thérapeutiques. Or la vertu s'exprime par une attention permanente aux fluctuations de sa propre sensibilité, de ses variations intérieures, et non dans la sujétion de la conscience aux normes institutionnelles. Dieu, dans cette perspective, n'est que la variabilité de nos états internes. C'est ce polythéisme de l'âme que le Christ avait voulu rétablir contre le monothéisme judaïque : "Si les gens vous demandent : Quel signe de votre Père est en vous ? - dites-leur : C'est un mouvement et un repos." (Évangile selon Thomas, n. 55, in Les livres secrets des gnostiques d'Égypte, vol. 2, trad. Jean Doresse, Plon, 1959).

Ainsi, n'est "moral" que ce qui nous surprend, en nous-mêmes, ce qui, vivant, nous laisse vivants. La connaissance toujours inachevée, acquise par la fréquentation de son thème natal, aide à cerner sa situation existentielle au plus près, à appréhender la diversité et la variabilité des impressionaux psychiques, à comprendre les désirs qui ont pu se former. Abandonner la Monade pour redevenir un nomade. Et peu importe que tout ne soit possible pour tous, dans une mesure égale, si chacun dispose d'un potentiel infini qui lui est destiné, incomparablement plus vaste que l'horizon de ses désirs. Il n'y a qu'un impératif éthique : que chacun accepte sa part, trouve sa place, attende son heure, saisisse sa chance. Car même au sein de l'actuel chaos des valeurs, des idées, des savoirs, des expériences et des cultures, et dans cette nouvelle barbarie organisée au dehors et en chacun, tirant l'humanité au plus bas de l'humain et du vivant, Épictète, dans un siècle somme toute assez semblable au nôtre, nous impressionne encore, pour en avoir été convaincu : de ce qu'à nul ne peut être ôtée la possibilité de suivre sa voie.

Bien que le thème natal induise une éthique personnelle, liée à la situation astrale du moment, la loi morale intrinsèque à chacun, son dharma, est virtuellement dégagé de toute détermination spécifique. Il en va de même des "traits" de caractère et de comportement, lesquels sont les manifestations contingentes de processus sous-jacents, et des "types" caractériels qui ne sont que des agrégats contingents. Chacun est constitué d'un potentiel psychique bigarré.

La connaissance des limites qui se constituent pour une âme qui s'éprouve, engage sur des territoires insoupçonnés et multiplie les ouvertures essentielles de l'être, tout en acheminant l'existence dans un resserrement exponentiel. La connaissance astrale est porteuse d'une éthique plus générale, fondée sur trois niveaux d'appréhension de la différence :
- différence absolue, impliquée par la matrice astrale et ses quatres ordres spécifiques et irréductibles, par lesquels se répartissent les formes multiples de la réalité phénoménale et psycho-mentale.
- différence relative, de la spécificité individuelle et de la variabilité intra-individuelle temporelle ou "self-variance" inscrite dans le thème natal, lequel est la résultante des facteurs issus des quatre ordres "cardinaux" et s'agrégeant en des proportions spécifiques : archétype des combinaisons psychiques, cycliques mais non répétitives pour la conscience.
- différence idéale, qui marque l'écart de l'individu à lui-même, entre ce qu'il est et ce qu'il pourrait être, la fissure qui le meut dans une dérive infinitésimale, à chaque instant, par rapport à lui-même.

Comme l'observe Valéry, "Ce que les systèmes philosophiques expliquent le plus malaisément, c'est la différence des individus." (in Cahiers I, Pléiade Gallimard, 1973, p. 598). Seule l'astrologie permet de comprendre la diversité psychologique, là où toutes les autres disciplines démissionnent ou échouent.


Patrice Guinard: Logique du thème natal
Horoscopies I (version 2.0 : 15-01-2017)
http://cura.free.fr/2015/1701horos1.html
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