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Réforme du thème astrologique
Horoscopies II
par Patrice Guinard

7. Dessiner le ciel
8. La représentation orthogonale du thème
9. Latitudes et longitudes dérivées
10. Les thèmes de Domitude et le double-thème azimutal
11. Le thème par longitudes et altitudes
12. Quel thème pour Longyearbyen ?
13. La domification des huit maisons ontologiques

Logique du thème natal (Horoscopies I)
Pratiques horoscopiques (Horoscopies III)



Ce texte technique n'appartient pas initialement à ma thèse. Au début de l'an 2010, une réflexion sur le problème de la domification aux latitudes extrêmes m'a conduit à redéfinir le Milieu du Ciel ou Medium Caelum (MC) comme le point écliptique de plus haute altitude, et non plus comme le point d'intersection au sud entre l'écliptique et le méridien local. Une transformation radicale car dans une majorité de thèmes, les valorisations planétaires ainsi que les maisons s'en retrouvent métamorphosées, et douloureuse pour l'astrologue expérimenté car ce changement de paradigme implique une remise en cause de certitudes forgées au cours de dizaines d'années de pratique.



7. DESSINER LE CIEL

Le thème natal, tel qu'il est figuré par les astrologues et dans leurs logiciels, ne représente en aucun cas l'état du ciel à un moment donné, généralement le moment de naissance d'un individu, mais l'état d'un ciel conventionnel qui, dans la plupart des cas, défigure ce que l'on devrait attendre d'une représentation fiable des astres. On ne retrouve pas dans le thème ce qu'on "voit" dans le ciel, c'est-à-dire les positions réelles apparentes des planètes. Le thème ne représente pas ce que l'on pourrait voir si la lumière solaire du jour, de l'aube ou du crépuscule ne gênait la vision. Et il ne s'agit pas des étoiles, constellations et nébuleuses, mais du petit nombre d'astres représentés sur la carte, c'est-à-dire des douze planètes du système solaire, incluse Cérès et Chiron (cf. Quels opérateurs cycliques en astrologie ?, CURA, 2010-2015).

Paradoxalement, les astronomes idéologues (ceux qui condamnent l'astrologie pour de mauvaises raisons) n'évoquent que rarement et toujours superficiellement cette question, et lui préfèrent des polémiques d'arrière-garde sans valeur. Car soulever sérieusement ce problème nécessiterait d'envisager des transformations et des solutions de rechange, et donc de faire le travail à la place des astrologues. [Par exemple dans un article zététicien de mars 2006, les anti-astrologues reprochent à juste titre à l'auteure d'une étude médiocre de ne pas tenir compte des latitudes planétaires et de confondre les positions apparentes réelles des planètes avec leur projection sur l'écliptique ; mais les zététiciens se gardent bien de dresser le thème de ce "ciel réel" et se contentent d'illustrer leurs propos par des thèmes calculés d'après le logiciel Astrolog, utilisé par les astrologues depuis plusieurs décennies, et ne faisant pas plus apparaître les dites latitudes !]

La difficulté à figurer correctement l'état du ciel proche est due à plusieurs causes, et d'abord à celle de représenter une sphère (tridimensionnelle) sur une surface plane en tenant compte de deux repères : les positions planétaires projetées sur l'écliptique, et les positions planétaires en domitude (dans les maisons). La représentation du thème sur une surface plane dépend des conventions de repérage et de projection de la sphère sur le plan.

Les astrologues médiévaux représentaient le thème dans un canevas circulaire et quadrangulaire privilégiant les maisons ; les astrologues modernes (notamment européens) ont tendance à préférer une représentation circulaire qui privilégie les signes zodiacaux. Mais dans les deux cas, les latitudes des astres ne sont pas prises en compte. Les longitudes habituellement représentées ne sont que des projections orthogonales des positions planétaires sur l'écliptique. Ce ne sont pas les positions planétaires réelles. Par exemple le 24 mars de l'an passé 2009, à Paris à 6h43 (GMT+1), Mercure est donné à 27° des Poissons, à trois degrés au-dessus de l'Ascendant et en maison XII. En réalité la planète est au-dessous de l'horizon, et ne s'est pas encore levée ! A l'inverse Vénus est donnée à 9°30 du Bélier et en maison I, bien au-dessous de l'ascendant. En réalité elle s'est levée depuis plus d'une demi-heure, un peu après Mars et bien avant Uranus !

On en conclura qu'il y a quelque chose qui ne "tourne pas rond" dans la représentation traditionnelle que se transmettent les astrologues depuis des siècles. Ce n'est pas même le système des Maisons et de la Domitude qu'il convient de réformer -- à supposer que les astrologues puissent s'entendre sur la nature des "maisons astrologiques" (cf. mon texte sur le Dominion et l'origine douteuse du système devenu classique des douze maisons) --, mais les positions planétaires sur l'écliptique. Car même les astrologues qui par prudence n'utilisent pas de système de domification dans la représentation du thème, donnent, sur le cercle écliptique, une représentation faussée des planètes qui ne correspond pas à la réalité, mais à un repérage astronomique conventionnel.

Dans les thèmes dressés pour le 24 mars 2009 à 6h43 à Paris, les données des logiciels astrologiques concordent (par exemple ZET en domification Polich-Page et Astrodienst online en domification Placidus), mais ne représentent pas les positions apparentes réelles des planètes : en effet Mercure est sous l'horizon (donc logiquement sous l'ascendant) et Vénus est au-dessus, comme il apparaît dans Stellarium. L'image 4 (Stellarium) montre le lever de Vénus une demi-heure avant, vers 6h11 (avec l'atmosphère). Uranus n'est pas encore levé !

24 mars 2009, 6h43, ZET - 24 mars 2009, 6h43, Astrodienst

24 mars 2009, 6h43, Stellarium


Autre exemple : Demain lundi de Pâques, le 5 avril à 2:58:47 à Paris, la Lune se lève à 0°28 du Capricorne dans le thème classique. Cérès puis Pluton sont représentés sous l'Ascendant, respectivement à 2°56 et 5°25 du Capricorne. En réalité la Lune est sous l'horizon et n'est pas encore levée : c'est Cérès qui est en train de se lever et Pluton est au-dessus de l'horizon, à 1°25 d'altitude.

5 avril 2009, 2h59, ZET - 5 avril 2009, 2h59, Stellarium



8. LA REPRÉSENTATION ORTHOGONALE DU THÈME

On peut préférer à la figuration circulaire du thème une représentation plus simple, orthogonale, prenant en compte les seules coordonnées écliptiques des planètes, auxquelles peuvent être joints les Angles, plus difficilement les maisons et les aspects. Aucun logiciel à ma connaissance ne propose un tel thème qui a l'avantage de ne pas fausser la perception des positions planétaires apparentes (à condition d'adopter une même échelle pour les abscisses et les ordonnées), mais qui a l'inconvénient de n'être pas circulaire. C'est une représentation acceptable pour des astrologues qui n'utiliseraient pas les Maisons. On peut aussi préférer aux coordonnées écliptiques, les coordonnées équatoriales ou les horizontales, et représenter l'état du ciel proche à l'aide de l'un ou l'autre de ces systèmes.

Kepler déclare au septième chapitre du livre IV de ses Harmonices Mundi être né au lever du 25e degré des Gémeaux et à la culmination du 22e degré du Verseau : "oriebatur autem 25 Geminorum, culminabat 22 Aquarii". (Linz, Joannes Plancus, 1619, p.170). Ce qui se traduit, le jeudi 27 décembre 1571 à Weil-der-Stadt à l'ouest de Stuttgart, par une naissance à environ 14 heures 37. C'est l'heure communément admise.

Kepler, Harmonices Mundi, IV.7


ILLUSTRATIONS : Le thème orthogonal de Kepler, et le thème orthogonal au 24 mars 2009 à 6h43 mettant en évidence la forte latitude de Vénus.

Kepler,thème orthogonal - thème orthogonal du 24 mars 2009



9. LATITUDES ET LONGITUDES DÉRIVÉES

On parle communément de bande zodiacale, traditionnellement fixée à 17°, c'est-à-dire à 8°30 de part et d'autre de l'écliptique, laquelle s'adapte aux écarts latitudinaux des planètes du septénaire. En réalité Vénus a une latitude pouvant atteindre 8°50, ce qui devrait porter la traditionnelle bande zodiacale à environ 18°. La Lune et Mercure ont une latitude planétaire maximale d'environ 5°, celle d'Uranus, la planète la plus proche du plan de l'écliptique, est inférieure à 1°, celles de Jupiter et Neptune inférieures à 2°, et celle de Saturne à 3°. Mais Mars peut atteindre 7° de latitude au Sud (mais seulement 4°30 environ au Nord), et Pluton et Cérès s'en écartent davantage (plus de 17°). La prise en compte de ces deux planètes réclame un élargissement de la bande zodiacale à environ 35°. Cependant les positions planétaires représentées dans le thème ne le sont pas "dans" cette bande zodiacale, mais "sur" un cercle qui élimine les données latitudinales.

Aucun astre à l'exception du Soleil n'est jamais vraiment sur l'écliptique, sauf aux points d'intersection de son plan de révolution avec l'écliptique (aux noeuds). On pourrait imaginer, afin de prendre en compte les latitudes planétaires, de redéfinir les positions écliptiques pour chaque planète. Ces corrections seraient sans objet ou nulles pour le Soleil (qui par définition n'a pas de latitude) et, en de très rares cas, pour une planète traversant le plan écliptique au passage de son noeud ascendant ou descendant.

La position de chaque planète ne serait plus définie par sa projection invariablement orthogonale sur l'écliptique, mais par sa projection écliptique selon un axe recoupant le méridien, et plus exactement le point cardinal Sud (dans un thème septentrional) pour une planète au-dessus de l'horizon et selon un axe recoupant le point cardinal Nord pour une planète en-dessous de l'horizon. Dans un thème austral, on inverserait les points cardinaux.

Ainsi dans l'exemple qui précède, Vénus serait à positionner à environ 14° des Poissons et non plus à 9°30 du Bélier. Mercure serait à environ 2°30 du Bélier et non plus à 27° des Poissons. Ces données sont variables au cours de la journée et les planètes ne retrouveraient leur position écliptique classique qu'au passage au méridien. Ainsi les planètes seraient rétrogrades à certains moments de leur cycle journalier tout comme ces planètes l'étaient à certains moments de leur cycle annuel, ce auquel l'astrologue s'est habitué depuis des siècles.


projections orthogonales et dérivées sur l'écliptique


Les projections orthogonales classiques (représentées dans le thème habituel) ne tiennent pas compte des latitudes. Les projections "dérivées" ou "latitudinaires" restituent une image du ciel plus conforme au ciel théoriquement visible (sans l'atmosphère).

Bien évidemment un tel repérage est propre à choquer nombre d'astrologues pour qui les projections perpendiculaires astronomiques sont un article de foi, mais peut-être moins les astronomes qui observent le ciel tel qu'il apparaît sous leurs lentilles. Mais le positionnement écliptique n'est qu'une convention de repérage et la solution des "longitudes dérivées" s'accorderait beaucoup mieux avec le ciel tel qu'il apparaît au moment de l'observation. Les longitudes dérivées sont une sorte d'adaptation et de positionnement sur l'écliptique des planètes vue sous un repérage topocentrique.

Mais ce repérage présente un grave défaut et échoue dans certains cas extrêmes, par exemple à Rovaniemi en Finlande (une ville de 60.000 habitants à 66°30N et 25°44E), chaque jour au moment précis où l'écliptique se colle à l'horizon, autrement dit quand les plans de l'écliptique et de l'horizon coïncident. Ce phénomène a lieu pour tous les lieux géographiques ayant une latitude d'environ 66°30, c'est-à-dire situés sur les cercles polaires arctique et antarctique.




10. LES THÈMES DE DOMITUDE ET LE DOUBLE-THÈME AZIMUTAL

Certains astrologues en France, s'inspirant de Dom Neroman (1884-1953), ont proposé de redoubler le thème classique d'un second thème dit de domitude (Cahiers Conditionalistes 4, 1981, Astralis 43, 1994, L'Astrologue 129, 2000, etc). Mais ces tentatives de représentation, qui adaptent les systèmes de Campanus ou de Placidus, donnent une répartition disproportionnée et s'avèrent même impraticables aux latitudes extrêmes, comme les thèmes classiques fondés sur les mêmes modèles. De plus, on ne sait plus trop bien à quoi serviraient ces degrés de domitude censés représenter la position exacte d'une planète en maison, ni quels aspects utiliser (longitude ou domitude), compte tenu de ces deux thèmes concurrents. La pratique la plus répandue consiste à retenir les aspects communs à ces deux thèmes, au classique comme au néromanien ou neo-néromanien. En réalité le thème de domitude n'est qu'une imitation du thème classique en prenant pour base tel ou tel système de domification déjà hautement questionnable. Les "aspects en domitude" ne sont que des projections, comme le sont les aspects entre les positions planétaires écliptiques. Ce ne sont pas les aspects réels apparents entre planètes (distances angulaires) mais une approximation de ces distances. Il est possible de construire un thème de domitude pour chaque système de domification existant. Par exemple dans le thème d'Alfred Adler, supposé né à Vienne en Autriche le 8 février 1870 à 14h dans Astralis 43 (en réalité le 7 février à Rudolfsheim près de Vienne et à une heure inconnue !), Pluton est à 7° de la maison XII et Neptune est à 6° de la maison XI (domification Campanus). Mais avec une domification Placidus, Pluton se retrouve à 28° de la maison XI et Neptune à 26° de la maison X !

Autrement dit il y a autant de "thèmes de domitude" différents qu'il existe de systèmes de domification. Le thème dit de domitude est une sorte de vectorisation d'un système de domification, et présente les mêmes inconvénients et aberrations dans les situations extrêmes que le système de domification à partir duquel le thème est construit. Aucun de ces thèmes ne présentent les positions réelles des planètes dans la sphère locale, mais les positions biaisées par le système de domification pris en compte. C'est donc prendre le problème à l'envers, car la question de la domification (c'est-à-dire du nombre et des limites des maisons astrales) ne fait que complexifier la question. Les "longitudes dérivées", telles que je les ai proposées plus haut, pourraient être interprétées comme une transposition des positions de domitude sur le thème classique. Elles ont au moins l'avantage sur ces données dites de domitude de ne dépendre d'aucun système de domification.

Un autre modèle consiste à dresser le thème à partir des longitudes classiques et des positions azimutales topocentriques. Les cercles parallèles au méridien définiraient une domification naturelle, dont les positions écliptiques et les positions "en domitude" coïncident dans le cas extrême de Rovaniemi en Finlande, par exemple le 25 février 2010 à 7h57. Dans cet exemple, les projections orthogonales sur l'écliptique et sur l'horizon sont les mêmes.

Reprenons le thème de Kepler. Le premier graphique (ci-dessous à gauche) est une synthèse entre le thème ancien classique (organisation quadrangulaire) et le thème moderne (zodiaque circulaire). Mais les repères sont inversés : la bande zodiacale est à l'extérieur et les maisons sont intermédiaires et découpent la bande zodiacale en huit secteurs. Le cercle intérieur indique les positions azimutales des planètes. Un demi-cercle grisé marque le dessous de l'horizon (sous l'axe AS-DS). Le double cercle central rend compte des positions planétaires au-dessus ou en-dessous de l'horizon. [Cependant la planète Neptune devrait être placée entre les deux cercles, car elle n'est pas encore levée]. Les planètes à l'intérieur de ce double cercle sont sous l'horizon (Jupiter, Mars, Cérès) ; les planètes hors de ce double-cercle sont au dessus. Les longitudes planétaires (non indiquées) sont projetées sur la bande zodiacale et les positions azimutales sont marquées par de petits ronds rouges sur le cercle central. Les huit maisons résultent d'un découpage arithmétique des positions azimutales d'après le méridien (le centre de la maison III à 22.30° de part et d'autre du méridien, la maison IV de 22.30° à 67.30°, etc). A ce dispositif s'ajoutent les aspects au centre et la coloration des signes zodiacaux, selon les couleurs planétaires (cf. mon texte Planètes, Couleurs et Métaux, CURA 2000) transférés aux signes zodiacaux d'après les Domiciles tels que je les ai exposés dans ma thèse de 1993 (Lune-Cancer, Soleil-Lion, Vénus-Vierge, Neptune-Balance, etc. ; Note 15-01-2017 : Il faut réserver le Rose au Sagittaire et à Chiron, et attribuer le Turquoise à Cérès et aux Poissons : cf. Fondements logiques des Maîtrises, CURA, 2015). Enfin aux limites des signes (par exemple en haut de droite à gauche : 48 Capricorne, 22 Verseau, 351 Poissons, etc) sont indiquées les projections azimutales qui marquent le début des signes tropiques.

Le second graphique (ci-dessous à droite) reprend grossièrement l'organisation du précédent avec l'indication des longitudes et des latitudes. Mais les correspondances entre les positions azimutales, signes zodiacaux et maisons ne sont qu'approximatives (et n'obéissent qu'à un canevas géométrique n'ayant pas la prétention de reproduire les positions réelles). Cependant Neptune est cette fois correctement située entre les deux cercles, lesquels marquent sa position sous l'horizon, mais avec l'Ascendant en maison VIII et non plus en maison I (ce qui s'avère problématique).

Kepler, thème par longitudes et azimuts - Kepler, thème par longitudes et azimuts


De plus ce séduisant modèle azimutal échoue lui aussi, cette fois à l'équateur, par exemple à Quito, ou mieux à Calacalí au nord de Quito (0N00, 78E30). En effet, sous ces latitudes, le plan de l'écliptique est parfois presque perpendiculaire au plan de l'horizon, et les planètes se situent toutes à peu près au même endroit en projection orthogonale sur l'horizon. Les positions azimutales ne diffèrent alors qu'en fonction des latitudes des planètes. Pire : il n'existe plus qu'une seule maison, celle contenant le méridien !




11. LE THÈME PAR LONGITUDES ET ALTITUDES

Comment en effet dresser un thème à la latitude de Rovaniemi, ou encore à Longyearbyen en Norvège (78N13, 15E39) ? Il n'est pas d'issue à la question de la représentation correcte du thème astrologique tant que n'est pas résolu ce problème technique. La seule issue à cette aporie technique millénaire ne peut venir que de la résolution simultanée du thème polaire et du thème équatorial. Après avoir examiné plusieurs systèmes et dans les repérages astronomiques les plus variés, j'en suis arrivé à la conclusion qu'une représentation satisfaisante du thème pouvait être appréhendée par un double repérage : les longitudes écliptiques et les altitudes topocentriques.

L'altitude ou la hauteur d'un astre dépend du lieu où est dressé le thème. C'est en quelque sorte une fonction de la latitude géographique. Le 21 juin, au solstice d'été, la hauteur du Soleil au moment de sa culmination vaut 64°35' à Paris, elle est de 35°13' à Longyearbyen et de 66°21' à Quito. Le 22 septembre à l'équinoxe d'automne, le Soleil culmine à 41°23' à Paris, à 12°03' à Longyearbyen, et à 89°37' à Quito (presque au zénith). Le 21 décembre, au solstice d'hiver, le Soleil culmine à 17°42' à Paris, à 66°47' à Quito, mais seulement à -11°39' à Longyearbyen (le soleil reste sous l'horizon).

Dans le cas finlandais précédemment évoqué (coïncidence des plans de l'écliptique et de l'horizon), l'altitude d'une planète se confond avec sa latitude astronomique : les planètes de latitude positive sont au-dessus de l'horizon, celles de latitude négative sont au-dessous. Dans d'autres situations extrêmes, le plan de l'écliptique peut être perpendiculaire à l'horizon d'une part et au méridien d'autre part, partageant la sphère céleste en huit quadrants égaux. C'est le cas à Toliara au Madagascar (23N21, 43E40), un lieu situé à moins de 6' de latitude du tropique du Capricorne, le 7 juin 2001 vers 1h04. Le Milieu du Ciel se rapproche du point zodiacal de plus haute altitude et du zénith. Dix secondes avant, à 1:03:50, l'Ascendant est à 0° du Bélier et le MC à 0° du Capricorne.

Comme précédemment (cf. le double-thème azimutal), on peut inverser la représentation médiévale classique du thème comme la représentation moderne, et dresser le thème dans un double cadre : une bande carrée zodiacale extérieure marquant les longitudes planétaires, et un double cercle intérieur cette fois servant de mesure à l'altitude des planètes. Le double cercle est nécessaire afin de distinguer, dans certains cas particuliers, les planètes qui se situent au-dessus ou en-dessous de l'horizon (les planètes sous l'horizon seront placées entre les deux cercles, les autres à l'extérieur). A ce double repérage, il convient d'ajouter les limites des huit maisons d'après le système que je préconise depuis quinze ans (cf. mon Dominion), et au centre les aspects réels entre planètes, voire les figures harmoniques remarquables (en particulier les triangles et quadrilatères).

Les aspects réels (aussi appelés aspects en 3D) sont les distances angulaires mesurées sur la sphère céleste : elles sont indépendantes des systèmes de coordonnées et donc intègrent aussi bien les longitudes que les latitudes (voir "La pseudo conjonction Soleil-Pluton du 24 décembre 2009", AfD 4). Les aspects réels, dans l'absolu c'est-à-dire sans orbe, sont très rares, quelles que soient les naissances étudiées, en raison de la latitude des astres.

Le logiciel Babylonia (version 1.2) de Rumen Kolev propose un schéma par longitudes et altitudes, sans les maisons, qui est une représentation esthétique du ciel plus qu'un véritable thème (image de gauche). Dans le thème de Kepler dressé par altitudes et longitudes (image au centre) les lignes rouges relient la longitude zodiacale à l'altitude topocentrique. Les planètes sous l'horizon figurent entre les deux cercles centraux dans une zone gris bleutée. La zone centrale est graduée selon l'altitude maximale (au nord) et minimale (au sud), variables selon les situations. Dans le cas de Kepler, Jupiter dépasse en altitude le Milieu du Ciel classique, et Mars le FC. Les aspects et les figures sont à rajouter (et il faut corriger la légende : 14h37, et non 14h30). A Rovaniemi, dans l'exemple mentionné ci-dessus, au moment où l'horizon se colle au zodiaque, les altitudes se confondent avec les latitudes, et il devient nécessaire de graduer les cercles centraux de manière discontinue. Ce modèle me semble acceptable, compte tenu des hypothèses retenues (longitudes écliptiques, altitudes, huit maisons domifiées d'après le modèle que j'ai proposé en 1999, aspects réels et figures planétaires ; cf. aussi le thème altitudinal de la fondation du CURA).

Kepler, thème par longitudes et altitudes, Babylonia - Kepler, thème par longitudes et altitudes, PG




12. QUEL THÈME POUR LONGYEARBYEN ?

Des problèmes particuliers affectent les thèmes dressés sur les cercles polaires, aux latitudes d'environ 66°30 nord ou sud, en raison de l'inclinaison du plan de l'écliptique sur l'équateur céleste, d'environ 23°30 et légèrement variable dans le temps. L'inclinaison varierait entre de 21°30 à 24°30 au cours d'une période de 41.000 ans selon le mathématicien et météorologiste serbe Milutin Milanković (1879-1958), ainsi que l'excentricité terrestre et la précession.

A ces latitudes, une fois par jour les plans de l'horizon et de l'écliptique coïncident. Le soleil est à l'horizon, les planètes dont la latitude est positive se retrouvent au-dessus de l'horizon et les autres en-dessous. L'Ascendant et le Milieu du Ciel sont sur l'horizon, l'Ascendant au nord, le Milieu du Ciel à l'est. Aussi n'est-il pas exact de dire qu'il n'y a ni Ascendant ni Milieu du Ciel à ce moment : c'est vrai tout au plus pendant un fragment de seconde (cf. les articles de Joseph Frederici parus dans les années 70 : Astrological Journal 16.3, 17.1-3-4, 19.4). C'est le cas de Rovaniemi en Finlande, déjà évoqué.

Mais que se passe-t-il à Longyearbyen, au-dessus du cercle polaire (78N22 ; 15E64) ? Situation de ce jour, 4 avril 2010 :



A minuit, Saturne, Mars, Vénus et Mercure sont au-dessus de l'horizon : Saturne près du méridien au Sud, Mars au Sud-Ouest culmine au-dessus de l'écliptique (latitude + 2°49), Vénus et Mercure semblent aller se coucher au Nord.
A 0:18 Spica, à 2° au Sud de l'écliptique, se lève. Saturne vient de traverser le méridien.
A 2:12 Mercure et Vénus traversent le méridien au Nord, puis commencent à l'élever au-dessus de l'horizon.
A 2:56 Spica qui n'a cessé de frôler l'horizon, se couche.
A 5:09 le Soleil se lève au Nord/Nord-Est.
A 5:19 la Lune traverse le méridien au Sud sous l'horizon : elle atteint sa culmination inférieure, son "enfouissement", à -14°21.
Entre 6:22 et 6:32 Cérès et Pluton passent à leur tour le méridien au Sud.
Vers 6:50 Uranus puis Jupiter se lèvent à l'Est au moment où Saturne se couche à l'Ouest.
A 8:35 Mars traverse le méridien au Nord à 10° au-dessus de l'horizon.
A 10:09 Neptune, à 0°46 sous l'horizon, traverse le méridien au Sud mais ne parvient pas à se lever. A l'inverse, Regulus, sur l'horizon au Nord, ne parvient pas à se coucher.
A 15:34 Jupiter se couche au Sud-Ouest.
A 17:32 Uranus se couche à l'Ouest au moment où Saturne se lève à l'opposite.
Avant 18:00 la Lune traverse le méridien au Nord sous l'horizon, suivie de Cérès et Pluton.
A 20:34 Mars passe le méridien au Sud et culmine à 34° au-dessus de l'horizon.
A 20:58 le Soleil se couche au Nord/Nord-Ouest.

Durant toute la journée, Mars, Vénus et Mercure sont restées au-dessus de l'horizon, s'élevant après leur passage au méridien au Nord et s'abaissant après leur passage au Sud. Dans cet exemple, les planètes se lèvent à l'Est mais en réalité au Descendant, et l'écliptique culmine au Nord et non plus au Sud.

Plus généralement, si l'Ascendant est défini comme le point de l'écliptique qui se lève, il est toujours situé dans la moitié orientale de l'horizon. Mais au-dessus du cercle polaire le MC peut se situer sous l'horizon et les signes zodiacaux se lever dans l'ordre inverse de leur lever habituel. Si en revanche l'Ascendant est redéfini comme le point de l'écliptique situé à l'est de la zone écliptique sub-horizontale (incluant le MC), alors, dans ces mêmes situations extrêmes, il peut se retrouver dans la partie occidentale de l'horizon avec un MC au Nord.

Cette seconde hypothèse me semble beaucoup plus satisfaisante que la première, car l'orientation du thème (tourné vers le Nord ou le Sud) n'est qu'une question de convention. Pour les thèmes dressés dans l'hémisphère Sud, il est communément admis que l'orientation du point d'observation doive être inversée (cartes orientées au Nord). Cette reconsidération de l'Ascendant est en réalité dépendante de celle du Milieu du Ciel. Comment le dit Milieu du Ciel pourrait-il se retrouver sous l'horizon alors que son point inverse serait au-dessus? Cette situation absurde est dépendante de la définition des Angles, et en particulier de celle du Milieu du Ciel. Ainsi ce ne serait pas l'Ascendant qui est en cause, comme il l'est souvent affirmé (par exemple Frederici), mais le Milieu du Ciel (Medium coeli).

Je suggère de considérer, pour toute situation céleste, la portion de l'écliptique qui se situe au-dessus de l'horizon quelle que soit sa localisation cardinale. Le Milieu du Ciel sera alors, non plus l'intersection du méridien local avec le plan de l'écliptique, mais plus simplement le point de l'écliptique de plus haute altitude, c'est-à-dire le plus haut point de l'écliptique mesuré depuis l'horizon en allant vers le zénith. L'Ascendant et le Descendant seront alors définis comme les intersections à l'Est et à l'Ouest de l'écliptique et de l'horizon. L'Ascendant et le nouveau Milieu du Ciel seront toujours situés à angle droit l'un de l'autre (à 90°) aussi bien dans le ciel réel que dans le thème. Le plus haut point de l'écliptique dans un thème est toujours le point situé à 90° de l'Ascendant, sur l'écliptique, et non le traditionnel MC situé au méridien comme on le croit souvent. Celui-ci est le point d'intersection avec l'écliptique, où les planètes atteignent, chacune à leur tour, leur plus haute altitude. Une planète au méridien est à sa culmination, elle n'est pas au plus haut point de l'écliptique, donc pas au point culminant dans le thème !

Le 22 mars 2010 un peu après 10h58 à Paris (GMT+1), le Soleil "culmine au MC" à 35°24', qui est bien le plus haut point d'altitude écliptique. En revanche Neptune qui vient de passer le méridien (à 29°31 de hauteur) n'est qu'à une altitude de 28°11, inférieure à celles de Mercure, Vénus, Jupiter et Uranus.

22 mars 2010, 10h58

Cette conception du MC ou du ME (Milieu de l'Écliptique) résout en même temps la procédure de domification à adopter : en raison de l'orthogonalité des Angles, les Maisons astrales peuvent être naturellement réparties par tranches égales sur l'écliptique sans qu'il y ait concurrence entre l'AS et le MC. Autrement dit la répartition à portions égales des Maisons à partir de l'Ascendant ou à partir du Milieu du Ciel se confondent.

Le Milieu du Ciel (ou Milieu de l'Écliptique) est le point écliptique de plus haute altitude. L'Ascendant est l'intersection de l'horizon et de l'écliptique à l'Est du Milieu du Ciel.

Ces définitions conviennent sous toutes les latitudes. Le seul cas particulier concerne les ciels des cercles polaires au moment où le plan de l'écliptique se colle à celui de l'horizon. A l'instant T - 1, le MC se situe quelque part à l'Ouest, puis quelques secondes après la fusion le MC réapparaît quelque part à l'Est, par exemple dans le cas déjà signalé de Rovaniemi en Finlande, le 25 février 2010 entre 7h55 et 8h. Ce cas de figure n'est pas gênant et illustre simplement la situation particulière qui advient une fois par jour sous ces latitudes.

Rovaniemi, 25 février 2010 - Rovaniemi, 25 février 2010

A 8 heures, Uranus, Vénus, Jupiter, Neptune et Mercure sont toutes près du MC à l'Est mais sous l'horizon en raison de leurs latitudes négatives. Saturne et Mars, à l'opposite, ont une latitude positive : elles apparaissent au-dessus de l'horizon. D'où l'intérêt de rajouter dans la construction des thèmes une double bande circulaire marquant la présence d'une planète sous ou au-dessus de l'horizon. Ce double cercle n'étant pas programmé par les logiciels, on rajoutera des flèches indiquant la position réelle de la planète par rapport à l'horizon. Dans l'exemple illustré qui suit, ce sont les positions géocentriques qui ont été calculées, et la Lune locale (position topocentrique) est bien sous l'horizon, à environ -1° d'altitude (et non à +0°01 comme indiqué dans les données).

Rovaniemi, 25 février 2010, 8h




13. LA DOMIFICATION DES HUIT MAISONS ONTOLOGIQUES

Dans une récente série d'articles publiés dans une revue londonienne entre 2001 et 2005, Michael Wackford, réussit à surfer avec brio parmi différents systèmes mais ne débouche malheureusement sur aucune solution, incitant ses lecteurs à penser qu'il n'en existe aucune et que toutes les méthodes sont faillibles. Cet astrologue se garde par ailleurs d'examiner sérieusement les systèmes qui divisent directement l'écliptique. Mais la technique et le discours ne font pas la musique. L'auteur qui ignore mon article (comme il est d'usage dans cette revue britannique), celui de l'irlandais Cyril Fagan, et plus généralement la division en huit secteurs, évite soigneusement de se poser les questions essentielles, à savoir l'origine des maisons astrales, leur nombre, leur sens de rotation, la question des latitudes planétaires, voire la question de la définition du MC.

Ralph W. Holden présente dans son ouvrage de 1977 (The elements of house division, Fowler, Romford, UK) quinze systèmes de domification répartis en trois catégories : les systèmes qui divisent l'écliptique (Maisons égales par l'AS ou Modus Aequalis, Porphyrus, Graduation naturelle, Maisons égales par le MC), ceux qui divisent spatialement la sphère céleste (Campanus, Regiomontanus, Morinus, Rotation axiale, Méthode Zénithale, Division au Point Est) et ceux fondés sur une division temporelle des arcs diurnes des planètes (Alcabitius, Placidus, Koch, Topocentrique). Holden n'évoque pas la question des huit maisons, mais en 1977 il n'y a que six ans que Cyril Fagan avait fait paraître son ouvrage Astrological Origins, dans lequel il ne défend que mollement la domification en huit secteurs (cf. la discussion de l'Oktotopos sur l' Astrowiki allemand (pas d'article consacré à cette question sur l'Astrowiki anglais, et pas d'Astrowiki français du tout) et l'article de Wojciech Jozwiak, Newly Conceived Houses, réédité au CURA).

Les domifications temporelles par trisection des arcs diurnes, bien qu'impraticables ou absurdes à partir de 66° de latitude, ont la préférence des astrologues. L'exigence de la temporalité des maisons -- qui résultent étymologiquement d'une sectorisation de l'espace (elles sont domus, loci ou topoi) -- ne se justifie pas, d'autant plus qu'en raison de l'excentricité de l'orbite terrestre, le zodiaque solaire n'obéit pas lui-même à cette logique temporelle (l'été dure presque 94 jours, l'hiver seulement 89 jours).

Holden discute Frederici (p.120), évoque les problèmes d'interception et de latitude (p.107-117) qui affectent particulièrement les systèmes des deux dernières catégories (domification spatiale et domification temporelle), et conclut (p.129 sq.) à la supériorité des systèmes qui divisent l'écliptique, lesquels échappent aux difficultés sus-mentionnées. Et notamment le Modus Aequalis, le plus ancien système de domification du thème, obtient sa préférence. Il semblerait que les systèmes ultérieurs, de plus en plus sophistiqués jusqu'au récent système du polonais Bogdan Krusinski, se bornent à complexifier les repères et ne soient pas en mesure de résoudre les problèmes posés par la domification sous toutes les latitudes. Au final, il apparaît que tous ces systèmes résultent de raffinements mathématiques inutiles qui ne font qu'obscurcir la réalité.

J'ai présenté le système des huit Maisons astrales qui s'inspire d'un Oktatopos dont l'origine grecque est questionnable, dans la revue Astralis dès 1987, puis dans ma thèse de doctorat (1993) et dans l'article "Les 8 Maisons", paru au CURA en 1999. La domification proposée en 1999, préconise l'utilisation d'un point médian situé entre l'ascendant et le point Est, permettant a priori de domifier le thème même aux latitudes extrêmes. A supposer que l'Ascendant se situe bien à l'Est entre le MC et le FC, intersections du méridien local avec le plan de l'écliptique, les maisons paires II, IV, VI et VIII ont une étendue écliptique, même dans les cas extrêmes, qui varie entre 28° et 62°. Le MC est toujours placé en maison III. En revanche l'Ascendant peut dériver et être situé en maison II ou en maison VIII.

Je réfute désormais ce calcul des huit Maisons ontologiques, que j'ai exposé en 1993 à la Sorbonne et au CURA en 1999, mais présenté comme provisoire. Les analyses précédentes montrent qu'il est inutile de calculer un point médian intermédiaire et que les maisons égales autorisent une domification naturelle et simple, s'appuyant sur une nouvelle définition du Milieu du Ciel, applicable sous toutes les latitudes. Les huit maisons se succédent dans le sens de l'horloge et les Angles AS, MC, DS et FC sont situés au centre des maisons I, III, V et VI dans la construction octuple. Les Maisons résultent d'une compartimentation de la sphère locale, tenant compte à la fois de la position géocentrique des planètes, de leur situation topocentrique, et dans un espace dépendant aussi de sa situation zodiacale.

Les Angles marquent des zones particulières dans le mouvement journalier d'une planète : son lever, sa culmination, son coucher et sa culmination inférieure. Il n'existe aucun terme acceptable pour désigner la culmination inférieure ou passage au fond du ciel, hupogeion : je propose le terme enfouissement. Les Grecs qualifiaient de "Souterraine" la maison astrale associée à cette situation.

On a toujours voulu relier les Angles au système des Maisons selon le dogme stipulant que l'Ascendant devait représenter la pointe de la maison I. Cette conception est erronée. Rien n'oblige les Angles à se situer au début des Maisons (aux cuspides) plutôt qu'en leur milieu, ni même que tel angle doive être corrélé à telle maison, même s'il existe une logique temporelle et structurelle dans la succession des huit maisons, développée dans mon texte de 1999.

Ce sont les astrologues-astronomes de Mésopotamie qui les premiers ont observé que les planètes situées à ces angles, et donc à ces moments de leur cycle journalier, avaient une force particulière. A cette époque les Maisons n'existaient pas ; elles sont probablement une invention grecque tardive, laquelle nous est parvenue déformée dans les premiers textes qui en font mention.

Certains logiciels proposent une répartition en huit secteurs, mais les Angles sont mal définis et il en résulte des disfonctionnements. Ainsi le logiciel new-zélandais Janus donne des positions inversées au-dessus et en-dessous de l'horizon : dans un thème calculé pour un endroit proche de Longyearbyen, le 27 décembre 2009 à 13 heures 51, Mars, la Lune et Uranus, les seules planètes apparaissant au-dessus de l'horizon, se retrouvent en-dessous ! (A comparer avec ZET et Stellarium qui présentent un thème ou un ciel plus conformes à la réalité).

Longyearbyen, 27 décembre 2009, Janus Longyearbyen, 27 décembre 2009, ZET

Longyearbyen, 27 décembre 2009, Stellarium


La domification en huit secteurs égaux présente des avantages pratiques, techniques et théoriques importants. Pratiquement, un logiciel bien conçu devrait permettre de domifier un thème avec les 8 maisons astrales. L'orthogonalité des Angles résout la question des Paranatellonta, ces corps célestes, astres ou groupements d'astres qui se lèvent, culminent ou se couchent en même temps. Ainsi, l'aporie concernant la dualité entre les Planètes en Aspect et les Paranatellonta, évoquée par Robert Hand dans ses Essays on Astrology (p.98-101), est résolue, puisque les passages des planètes à l'horizon, à la "culmination" (au nouveau MC) et à l'enfouissement, se situent en conjonction, opposition ou quadrature si les latitudes planétaires sont faibles. Autrement dit les "Parans" qui sont les liaisons angulaires mettant en jeu les Paranatellonta, ne sont plus que des cas particuliers des aspects classiques.

Une autre conséquence concerne la division par quatre, base ontologique de l'astrologie, qui irrigue désormais la sélection des aspects. En effet la conjonction et l'opposition, le carré (ou quadrature), le semi-carré (ou octile) et le sesqui-carré ou tri-octile (135°) deviennent les aspects majeurs illustrant cette logique quaternaire (division du cercle par 2, 4 et 8). On retrouve une pratique courante influencée par l'allemand Alfred Witte qui préconisait de dresser le thème sur un cercle de 90° (Dial). Mais la graduation par secteurs égaux à partir d'un Ascendant fictivement situé au début de la Balance, est remplacée par une répartition équivalente mais par huit et non plus par douze, et à partir de l'Ascendant réel.

Il en résulte que le nouveau thème, obligatoirement composite compte tenu de la représentation en deux dimensions de ce qui devrait l'être en trois, rassemble quatre systèmes de repérage : les positions planétaires apparentes par rapport à l'horizon (mesurées par l'altitude, mais non encore figurables dans les logiciels actuels), les projections orthogonales des positions planétaires sur l'écliptique (Zodiaque), les distances angulaires entre planètes (caractérisant à la fois les aspects entre deux planètes et les figures entre plusieurs planètes), et les délimitations égales des huit maisons astrales à partir d'angles orthogonaux. Il synthétise l'ensemble des éléments nécessaires à l'interprétation, correspond mieux à la réalité céleste visible que ceux proposés par les programmes et logiciels actuels, et est surtout une conséquence de la nature quaternaire de l'astrologie, comme je n'ai cessé de m'efforcer de le montrer depuis plus de 20 ans.


Patrice Guinard: Réforme du thème astrologique
Horoscopies II (version 1.3 : 15-02-2017)
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