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Politiciens et Directions Primaires
par Hervé Delboy



N. Éd. : Hervé Delboy est responsable d'un site consacré à la recherche statistique en astrologie et à l'exégèse d'anciens textes alchimiques.



Préambule

(Abréviations : DP = Direction Primaire ; DPZ = Direction Primaire Zodiacale ; DPM = Direction Primaire Mondiale ;
DS = Direction Symbolique -  pm = point marquant - AR = Ascension Droite)

Maîtriser la prévision de l'avenir a toujours été une constante de l'esprit humain ; dans de très nombreuses disciplines, telles que la médecine, l'économie, la météorologie, de nombreux modèles de prévision sont proposés et les courbes d'espérance de vie en fonction de la date de naissance d'un individu montrent bien, par exemple, que c'est principalement les changements de conditions de vie, l'arrivée des antibiotiques, la maîtrise des facteurs de risque [hypertension artérielle, alcoolisme, tabagisme, obésité] qui a été déterminante dans l'approche de la « maîtrise du destin ». Dans une optique analogue, mais se basant sur une approche différente de l'être humain, une autre forme de concept prévisionnel a été proposé depuis des temps immémoriaux : il s'agit de l'astrologie. L'astrologie, discipline faussement rangée parmi les « sciences occultes » [l'expression elle-même étant parfaitement contradictoire], propose un certain nombre de méthodes de prévision dont certaines ont fait l'objet d'enquêtes statistiques, telles que la méthode des transits, celle des révolutions solaires, et enfin la méthode des directions primaires. J'ai publié plusieurs articles sur les transits [1] et 3 articles sur les directions primaires [2]. Un livre doit paraître prochainement, qui fera le point sur la recherche des dates-clefs de périodes critiques de l'existence [3]. Depuis, mes recherches s'étaient axées sur une interprétation rationnelle de l'alchimie et j'avais mis en « veilleuse » le travail sur l'astrologie. Je suis donc heureux de présenter au lecteur un résultat intermédiaire d'une étude sur les directions primaires chez les politiciens français, de type rétrospectif chez les principaux acteurs des IIIe, IVe et Ve Républiques.


 

I. Introduction

Je renvoie aux autres sections du chapitre astrologie de ce site, où les définitions des différentes directions sont données. Néanmoins, je rapellerai ici qu'il y a 3 sortes de méthodes directionnelles qui sont :
è les directions symboliques qui reposent sur l'équivalence simple : 1° = 1 an, sur le zodiaque, sans tenir compte des temps d'ascension différents des signes zodiacaux. Il faut noter ici que les directions du milieu du ciel [MC] sont sensiblement équivalentes avec les directions zodiacales ;
è les directions zodiacales qui tiennent compte des temps d'ascension différents des signes dans le zodiaque : on dispose, pour simplifier, de la technique Regiomontanus-Campanus [les deux systèmes de domification donnent des résultats équivalents, uniquement en direction zodiacale] et de la technique Placidus [système Boudineau ou Choisnard].
è les directions mondiales : dans ce système, les aspects ne sont plus pris en longitude [dans le zodiaque] mais en domitude [dans les maisons]. Chaque domification donne ici des résultats différents [pour les trois plus connues, Placidus, Regiomontanus et Campanus].

Des travaux précédents [cf. note 3] m'ont convaincu de la supériorité des directions mondiales sur tous les autres procédés directionnels [cf. bibliographie]. Les directions primaires possèdent un certain nombre d'avantages sur les autres procédés prévisionnels ; passons-les en revue :

  • Elles sont uniques et leur repérage à vue est facile si l'on travaille avec la méthode des directions prises dans le monde ; le problème principal des directions primaires est le choix du système de domification, le choix du pas de conversion des arcs en années de vie et le choix des points marquants ;
  • Les révolutions solaires sont, de l'avis de certains praticiens, difficiles à juger à cause de la grande fréquence de répétitions des transits le jour de la naissance ; j'ai réalisé plusieurs tentatives de tests statistiques qui se sont soldés par des échecs. Cela, bien sûr, ne signifie pas que cette technique ne soit pas valide, mais dans mon domaine de compétence, je n'ai pas su travailler le sujet ;
  • Les transits sont d'interprétation délicate ; là encore, le travail publié avec Suzel Fuzeau-Braesch [Comment démontrer l'astrologie, Albin Michel, 1999] a été l'occasion de mettre en évidence que certains des aspects préconisés par la Tradition semblaient validés [trigones, cf. section sur les politiciens] mais d'autres aspects n'ont pas été retrouvés ; en revanche, d'autres zones "+" ont été mises en évidence : 86°, 105° et il est apparu que la région des carrés (90°, 270°), contrairement à ce que dit la Tradition, était en zone "+" lors de promotions de carrière. La grande difficulté de la méthode des transits est le choix des dates de promotion à retenir ; soit on les comptabilise toutes, et alors on perd toute spécificité, soit on ne garde que les grandes dates et alors on perd en sensibilité.
  • Si l'on veut présenter une étude sur un procédé prévisionnel, il est indispensable de réaliser une étude comparative entre le procédé que l'on veut étudier et un procédé « placebo » [c'est de la même façon que l'on étudie l'activité et l'efficacité des médicaments : on compare sur un certain nombre de sujets le médicament soit à un autre médicament, dit de référence, soit à un placebo qui ne contient pas de substance active]. Un exemple, où je détaille tous les calculs [ce sera la seule fois, que le lecteur se rassure], permettra de se faire une idée précise sur la marche à suivre.

     
    II. Un exemple

    Je vais prendre le cas d'un politicien : Vincent Auriol. Né en 1884 à Revel [le thème est calculé pour la grande ville la plus proche ce qui est tout à fait suffisant pour les calculs], il fut député en 1914, ministre des finances du gouvernement de front populaire (1936-1937) puis il fut le 1er président de la IVe République (1947-1954). Voici son thème, limité aux planètes principales :


     


    FIGURE I
    (thème de Vincent Auriol)


     

    Comme on le voit, plusieurs planètes sont angulaires, notamment la Lune, Jupiter et le Soleil. Les astrologues considèrent habituellement comme points marquants importants à considérer pour le destin social chez les politiques : le MC, le Soleil, la Lune et Jupiter.
    L'hypothèse de travail était d'établir le nombre de coïncidences entre des aspects de directions primaires engageant ces 4 points marquants (pm) et la survenue d'un événement majeur dans la carrière d'un politicien. Le problème était de choisir des dates de promotion de carrière ; cette question a été facilement réglée : j'ai utilisé comme base de données le dictionnaire Larousse [petit Larousse illustré, 1984] et j'ai retenu systématiquement les dates figurant pour chaque personnalité étudiée. Ainsi, pour V. Auriol, nous avons 3 dates et même une 3ème si l'on retient aussi le décès [je rappelle qu'un livre est spécifiquement consacré au sujet]. Cela a donc permis d'avoir des dates reproductibles d'un individu à l'autre, puisque les promotions de carrière indiquées par le Larousse sont essentiellement les premières dates de nomination à un ministère, à la présidence de la Chambre ou du Conseil, ou la date de présidence de la République.
    Un livre a récemment paru sur les directions Placidus prises dans le zodiaque [4] ; il nous a paru intéressant de comparer les directions mondiales selon la domification Placidus, aux directions symboliques, celles-ci ayant donc valeur de placebo. Nous allons d'abord faire un bref rappel sur la domification Placidus. M. Duval [La domification et les transits, Editions Traditionnelles, 1984] nous dit que cette domification consiste en l'équipartition de tous les arcs semi-diurnes et semi-nocturnes. Nous allons citer un extrait des Bases de l'astrologie scientifique d'André Boudineau puisque, aussi bien, c'est son procédé de calcul que nous avons choisi pour la méthode de direction zodiacale selon Placide :
      L'Ascendant est la « pointe » ou «cuspide » ou commencement de la première Maison. C'est l'intersection de l'écliptique avec l'horizon oriental, c'est donc le point de l'écliptique qui se lève. Lorsque, par suite du mouvement diurne, ce point partant de l'horizon arrivera au méridien supérieur, il aura décrit entièrement son semi-arc diurne. Mais avant d'arriver au méridien, lorsque ce point n'aura encore décrit qu'un tiers de son semi-arc, il sera arrivé sur la pointe de la douzième Maison. Lorsqu'il sera aux 2/3 de sa course semi-diurne il aura atteint la pointe de la XIe Maison. Lorsqu'enfin il arrivera au méridien supérieur après le parcours entier de son semi-arc diurne, il sera sur la pointe de la Xe Maison (Medium Coeli, MC).
    Continuant son mouvement diurne il descendra vers la couchant ou horizon occidental. Du MC au couchant il doit décrire son second semi-arc diurne. Lorsqu'il en aura décrit seulement 1/3, il sera sur la pointe de la IXe Maison et lorsqu'il sera aux 2/3, il se trouvera sur la pointe de la VIIIe Maison. En arrivant enfin à l'horizon occidental, il sera alors sur la pointe de la VIIe Maison, opposé à l'AS.
    Ce raisonnement s'applique aussi aux arcs semi-nocturnes, décrits sous l'horizon par ce point ; ce dernier passera successivement par les pointes des VI, V, IV, ou (FC), III et II Maisons pour revenir à l'horizon oriental (As, pointe de la lère Maison).


    FIGURE II
    (domification placidienne, selon A. Boudineau)

    Hz figure l'horizon géographique ; Eq représente le plan de l'équateur, évidemment incliné puisque la terre est inclinée de 23°28' sur le plan de l'écliptique. Les chiffres romains X, XI, XII figurent les maisons placidiennes situées au-dessus de l'horizon, les maisons I, II et III sont situées au-dessous de l'horizon. Imaginons que nous voulions calculer la direction suivante : a conjonction A'. Nous voyons que le point a est situé sur l'horizon Est et la flèche indique le sens apparent du mouvement diurne. Cela reviendra à déterminer la longueur de l'arc aA pour qu'il arrive en position semblable à A', soit en A.


    Dans le thème de V. Auriol, on va donner un exemple de calcul des éléments qui nous serviront à déterminer les arcs directionnels correspondant aux échéances de 2 directions primaires :
     

    paramètre
    Soleil
    Lune
    temps sidéral natal
    4,11
    4,11
    temps sidéral de départ du pm
    2,61
    3,88
    déclinaison
    9,75
    -15,75
    latitude céleste
    0
    3,21
    semi-arc du point fixe
    99,43
    74,41
    distance méridienne
    89,92
    13,16
    domitude placidus avec latitude
     188,61
    254,08
    pôle de l'astre [Placidus]
    40,75
    9,57
    angle auxiliaire B
    98,52
    87,27
    angle auxiliaire A
    8,6
    74,11
    temps sidéral d'arrivée
    5,29
    0,38
    longitude sur l'écliptique
    249,15
    294,6
    arc pour l'année considérée (ici, par exemple, 1947)
    14,6
    155,01
    prometteur (fixe)
    Soleil
    Lune
    significateur (mobile) 
    Lune
    Jupiter
    TABLEAU I
    (paramètres techniques)

     A partir de ces éléments, il est possible de calculer des arcs de directions et de noter les dates d'échéances de ces arcs avec certains événements. Encore faut-il choisir le pas de conversion en années des arcs directionnels. Les spécialistes s'accordent généralement à recourir à 4 équivalences suivantes :

  • 4° = 1 an, qui est le procédé qu'employait Ptolémée [c'est celui que nous avons employé dans le livre sur les Directions primaires] ;
  • la constante Naibod (0,98) qui représente le pas moyen du soleil en longitude ;
  • le pas du soleil en AR que préconise d'employer Max Duval ;
  • le pas du soleil en longitude, le jour de la naissance, préconisé par Henri-Joseph Gouchon ;
  • Pour le cas de Vincent Auriol, nous allons prendre chacun de ces pas de conversion et observer les résultats et les écarts observés. Le logiciel employé, qui est complémentaire de celui de la société AUREAS, de Francis Santoni, permet une représentation graphique commode :
     
    FIGURE III
    (échéance des arcs de direction primaire mondiale)

     

    Le graphique est simple à lire et intuitif. Il est composé :

  • d'une ligne horizontale graduée qui couvre le centenaire encadrant l'année de naissance [1884] ;
  • de points bleus (¡) sur la ligne, qui figurent les événements, ici 4, en 1914, correspondant au 1er poste de député, en 1936 [correspondant au poste de ministre des Finances] et en 1947 [correspondant à la présidence de la République] ; enfin, le décès, survenu en 1966 ;
  • les flèches pointent vers l'année de l'événement, sur les points bleus ;
  • les encadrés au bas des flèches donnent l'intitulé de l'événement et l'année de cet événement ;
  • les triangles rouges (D), en haut, figurent les échéances des arcs de direction primaire ;
  • les barres en marron sont des flèches modifiées qui marquent la date d'échéance de l'arc directionnel ;
  • les encadrés du haut, qui se lisent verticalement, donnent le signalement de la direction primaire en orbe à ce moment-là : ici, par exemple, pour 1936, nous avons la direction Soleil sextil Jupiter (59,29° exactement) et en 1947, la direction Soleil conjonction Lune.
  • Si nous mesurons à présent les écarts en années, entre les 4 événements et les 4 directions primaires, on obtient le tableau suivant. Il doit se lire ainsi : les 4 colonnes de « pas » correspondent aux directions primaires mondiales selon la domification de Placidus ; la 6ème colonne représente les directions selon la méthode symbolique et la 7ème colonne, les résultats obtenus en employant la direction zodiacale Regio-Campanus.
     
    nature de la direction
    pas de Ptolémée
    pas Naibod
    pas en AR [Duval]
    pas en longitude [Gouchon]
    direction symbolique [1° = 1 an sur le zodiaque]
    direction Regio-Campanus
    Jupiter sextil MC
    1
    0
    2
    0
    3
    4
    Soleil sextil Jupiter
    0
    1
    5
    2
    7
    7
    Soleil conjonction Lune
    2
    3
    8
    4
    17
    3
    Saturne conjonction Soleil
    5
    4
    1
    3
    8
    6
    moyenne
    2
    2
    4
    2,25
    8,5
    5
    TABLEAU II
    (moyenne des échéances de procédés divers de direction)

    Il est clair que les procédés obtenus par le pas Ptolémée, Naibod et en longitude sont sensiblement équivalents ; le pas en AR donne un résultat d'ensemble moins précis et la méthode des directions symboliques donne les résultats les moins précis. Nous allons à présent expliquer la méthode employée sur cet exemple.


     

    III. Questions de méthode

    a)-de l'empirisme à la méthode
    Le lecteur se posera la question légitime de savoir comment nous avons établi ces différences. En effet, le bon sens voudrait que l'on ait comparé la même direction pour le même événement ; il est clair au vu de l'exemple qui va suivre que cette méthode serait fautive ; voici pourquoi. Prenons par exemple  le 1er événement, soit : élection à la députation en 1914. Avec le pas Ptolémée, nous trouvons 1 année de différence entre cet événement et la direction Jupiter sextil MC. Prenons la même direction [soit Jupiter sextil MC] mais avec la méthode des directions symboliques : on trouve une différence de 19 ans. Alors pourquoi avons-nous indiqué sur la case correspondante du tableau 3 ans et non pas 19 ans ? La réponse est évidente : la direction symbolique Jupiter sextil MC est échue l'année 1933, soit à 3 ans près de l'événement < Ministre des Finances > qui survient en 1936. Mais alors, pourquoi choisir ce dernier cas de figure et non pas le 1er où la différence est de 19 ans ? Encore une fois, la réponse vient d'elle-même. Elle procède d'une raisonnement sain : la méthode scientifique.

    b)-de la méthode aux statistiques
    La méthode scientifique nous apprend en effet que lorsqu'on pratique une expérience, il faut la réaliser sans parti pris et raisonner toujours en terme « d'hypothèse nulle ». Ici, l'hypothèse nulle est la suivante :

    « L'astrologie n'existe pas et on doit trouver les mêmes résultats entre le procédé soi disant « recommandé » par les astrologues et la méthode « placebo » des directions symboliques »

    le zodiaque ne devant ici jouer qu'un rôle de « roulette » telle qu'elle est utilisée dans les casinos. En terme d'hypothèse nulle, et pour revenir à la direction Jupiter sextil MC, on ne peut donc juger de manière rationnelle quant au fait de savoir s'il faut la « rapporter » à l'événement <député> de 1914 [c'est de cet événement qu'elle se rapproche le plus pour la méthode des directions primaires mondiales avec le procédé Naibod] ou à l'événement <Ministre des Finances> de 1936 [c'est de cet événement qu'elle se rapproche le plus pour la méthode des directions symboliques]. Que conclure donc ? Et bien, pour 1 seul événement, il est absolument impossible de conclure autrement que par, je dirai, un sentiment « d'intime conviction ». Bien évidemment, nous ne saurions nous contenter de cette approche simpliste [c'est malheureusement ainsi que procèdent beaucoup de praticiens et nous ne pouvons que le déplorer]. Alors que faire ? Comme dans nos autres études, la réponse, encore une fois, s'impose d'elle-même : il faut travailler sur un groupe de nombreux individus afin de pouvoir dégager des moyennes et observer si l'on obtient, toutes choses étant égales par ailleurs, une différence significative entre la méthode des directions primaires mondiales et la méthode des directions symboliques.
    Mais déjà, sur 1 seul cas, on peut dégager une tendance par l'intermédiaire d'un test statistique adapté. Dans notre cas, vu le nombre très faible d'événements qui s'élève à 4, on est obligé d'utiliser ce que l'on appelle un test non paramétrique [il permet en bref de se passer de l'hypothèse de normalité d'une population donnée ; on admet en effet, du moins en biologie humaine, que la normalité d'un échantillon est atteinte pour un effectif de 30]. Le test pratiqué ici sera celui de Mann-Whitney dont nous donnons les résultats pour que le cas qui nous occupe sur la figure ci-dessous :


    TABLEAU III
    (test non-paramétrique)

    Evidemment, je n'entrerai pas dans des considérations techniques sur le test lui-même. Que le lecteur sache seulement qu'ici le test n'est pas significatif ; il aurait fallu en effet que la probabilité p [la dernière ligne du tableau] fut égale ou inférieure à 0,05 ; or on observe que p = 0,06. On voit donc qu'une « tendance se dessine » qui va « en faveur » de la méthode des directions primaires mondiales mais qui, bien sûr, sur 1 seul individu et pour 4 événements seulement, ne peut pas donner de résultats significatifs, par manque de puissance.
    Le lecteur comprendra la notion de puissance par un exemple intuitif : sur un vélo, on peut difficilement monter une pente à 60% et il y aurait gros à parier, que sur une distance de 1 km, notre vélocycliste s'effondrerait, recru de fatigue, bien avant la fin de la course. En revanche, un camion « deux tonnes » gravira aisément cette pente, même s'il ne va qu'à 10 km/heure. Et bien, que l'on remplace notre vélo par nos 4 événements et notre camion par 100 événements, on aura alors une idée plus nette sur ce que désigne la puissance d'un test : avec 4 événements, on « passe à côté » d'une différence significative du hasard alors que -peut-être- sur 100 événements, on aurait une probabilité nettement inférieure à 0,05 [ce qui correspond à 1 chance sur 25].
    Je l'ai dit, toutes choses étant égales par ailleurs, on sera conduit à conclure que les dates d'échéance des aspects de directions primaires [mondiales] se rapprochent davantage des dates réelles de survenue  des événements que les directions symboliques.

    c)- des statistiques à la Raison
    Pour autant, nous ne pourrons évidemment pas porter un jugement engageant la causalité, l'un des piliers du raisonnement scientifique. C'est donc à bon droit que les scientifiques s'insurgent contre l'astrologie qui, selon eux, usurpe le titre de science. Nous sommes absolument d'accord avec eux. Néanmoins, ce n'est pas une raison suffisante pour ne pas étudier l'astrologie. Nous devons à Paul Feyerabend d'utiles conseils concernant la façon d'aborder des domaines qui semblent défier le principe de Raison. Le philosophe nous persuade en effet que les raisonnements tenus par la science ne sont pas sacro-saints et que, finalement, il arrive aussi à la communauté scientifique de s'ériger en véritable « religion » ce qui peut paralyser la venue d'idées nouvelles ou d'hypothèses que l'on aurait pu croire nulles et non avenues. Un site, spécifiquement dédié à cette approche passionnante, nous est offert par Patrice Guinard [C.U.R.A] sur lequel nous convions le lecteur intéressé, ne disposant malheureusement pas du temps nécessaire pour développer ces belles idées, que nous croyons essentielles dans la perception de la phénoménologie astrologique, coeur du problème dans la compréhension de la grosse question du déterminisme. C'est ici, précisément, que l'on trouve le point de liaison avec nos travaux [nous avons eu de multiples occasions de dire ce que nous pensions du déterminisme en astrologie].
    Le second pilier sur lequel repose le raisonnement scientifique est la possibilité de reproductibilité d'une expérience ; même si cette condition est validée, il reste qu'aucune théorie ne vient, pour l'instant, sous-tendre toutes les observations que les chercheurs en astrologie ont accumulé au fil du temps. Par conséquent, il est raisonnable de considérer que l'astrologie ne peut faire en aucun cas partie de la Science dans l'état où elle se trouve actuellement. Il est non moins raisonnable de considérer qu'il faut essayer d'accumuler les « observations intéressantes » et de mettre au point des expériences respectant un protocole rigoureux.

    d)- comment choisir une méthode
    Les directions primaires font directement appel, dans leurs déterminations, au temps ; or, celui-ci n'est pas égal au long de l'année et on définit ce que l'on appelle l'équation du temps ; celle-ci explique que des astrlogues aient proposé de choisir comme pas de conversion des degrés d'arc en années de vie le pas du soleil en longitude ou en AR [ascension droite] le jour de la naissance. Voici l'équation du temps :


    FIGURE IV
    (équation du temps)

    Ce graphique traduit la variation quotidienne de la durée du jour solaire ; on note parfois près de 15 minutes d'avance ou de retard. Ainsi, le 28 mars, alors que le soleil est dans le signe du Bélier, ou le 17 septembre alors qu'il va entrer dans le signe de la Vierge, il « retarde » alors qu'il « avance » en décembre dans le signe du Capricorne.


     

    IV. Pré-étude : Des essais concluants

    1)- des exemples

    Dans les thèmes d'exemples qui suivent, je n'indiquerai plus que le thème et le tableau de résultats comme il vient d'être énoncé. Les indications chiffrées dans les thèmes renvoient aux domitudes [et non aux longitudes].
    èVincent Auriol : nous venons d'examiner ce thème. Nous ajouterons simplement que la recherche de facteurs de valorisation met en évidence un sextil natal mondial lâche entre la Lune et Jupiter ; la Lune est en culmination. Jupiter est tout à fait angulaire [on rappelle que M. Gauquelin a observé avec une grande fréquence Jupiter angulaire dans les thèmes des politiciens célèbres ; c'est le cas].
    èLouis Barthou [1862-1934].


    FIGURE V


     

    Dans ce thème, on remarque 2 groupes : l'un est constitué de la conjonction Soleil-Lune et l'autre par le groupe Jupiter-Saturne. Cela pouvait augurer d'événements vers 30 ans, coïncidant avec les doubles conjonctions de Soleil-Lune sur Jupiter ; c'est bien ce qui s'est produit. Entre 1894 et 1896 [soit vers 32 ans, 2 promotions de carrière. Le trigone Jupiter sur MC se rapporte au poste à la présidence du conseil, en 1913, encadré aussi par Soleil sextil Lune. Le sextil inverse, Lune 60° Soleil, coïncide avec le poste de ministre de la Justic, en 1926. Finalement, le dernier poste, de ministre des Affaires étrangères, coïncide avec la direction du MC au trigone de Jupiter.

    FIGURE VI
    (directions primaires et temps de vie de Barthou)

     

    Il s'agit d'un cas limite puisque nous avons dit, dans le chapitre sur la méthode, que nous devions forcément nous limiter à quelques dates. On observe néanmoins que plusieurs DPM sont en concordance avec les postes ministériels (94, 96, 13, 22, 34). Toutefois, si l'on s'en tient aux DS, on observe plus une différence nette comme avec le thème de V. Auriol. On mesure donc toute l'importance qu'il y a de mener à bien une étude comparative, dans les termes où nous l'avons proposée dans le chapitre précédent.
    èLéon Blum [1872-1950]


    FIGURE VII


     

    Le thème montre un sextil natal mondial entre Jupiter et la Lune ; le Soleil est angulaire. La disposition des pm laisse augurer d'une promotion tardive et la conjonction Soleil-Jupiter en mondiale semble d'un certain intérêt. Voici la figure du fil du temps pour la carrière de L. Blum.

    FIGURE VIII
    (directions primaires et temps de vie de Blum)

     

    On observe qu'effectivement 2 DP coïncident avec le poste de 1946, alors que L. Blum était âgé de 74 ans.
    èLéon Bourgeois [1851-1925]


    FIGURE IX


     

    Le thème est marqué par un soleil angulaire et un trigone entre Jupiter et le soleil.


    FIGURE X
    (directions primaires et temps de vie de Bourgeois)


     

    On observe une bonne corrélation entre les DP et les 4 événements qui sont retenus. La présidence du conseil coïncide avec la direction capitale Jupiter conjonction MC. Le décès est marqué par un carré Lune-Saturne.
     

    èAristide Briand [1862-1932]


    FIGURE XI


     

    Le thème est marqué par une opposition entre la Lune, très angulaire, et Jupiter. Lune et Jupiter forts, voila deux atouts de poids pour un politicien qui se doublait d'un grand orateur. Le début de carrière, qui se situe vers 1901, coïncide avec le sextil mondial du Soleil à la Lune. Il entra au gouvernement comme ministre de l'Instruction en 1906 : le soleil était en trigone mondial avec Jupiter.On notera que le décès coïncide, à 2 ans près avec la quadrature du soleil au groupe Lune-Jupiter. Nous n'avons retenu, en fait, que les événements indiqués par le Larousse comme en témoigne la figure suivante, mais on aurait pu élargir le champ des recherches.


    FIGURE XII
    (directions primaires et temps de vie d'A. Briand)


     

    Comme on le voit, la direction majeure du MC au trigone de Jupiter coïncide avec 2 événements ; le décès coïncide avec la direction de Mars à la conjonction de la Lune.
     

    èJoseph Caillaux [1863-1944]
    Le thème est complexe à analyser et va nous permettre d'en dire plus sur les conversions de pas en années de vie...


    FIGURE XIII


     

    Lune et Mars sont angulaires avec une opposition peu serrée Soleil-Saturne. Jupiter échange un trigone avec le MC. On notera que lors de l'affaire Calmette [l'assassinat, par Mme Caillaux, du directeur du Figaro, en 1914], J. Caillaux dut démissionner ; cette démission s'inscrit sous la conjonction mondiale de la Lune à Saturne (vers 50 ans) et au carré mondial de Mars au Soleil. Peut-être qu'une personne ayant une autre forme d'esprit se serait suicidée... ; en 1920, J. Caillaux fut condamné d'intelligence avec l'ennemi par Clemenceau : là, nous trouvons une autre direction, en orbe à cette époque : l'opposition de la Lune au Soleil. Le décès, survenu à l'âge de 81 ans n'est a priori marqué par aucune DP. Si l'on se rappelle le graphique de l'équation du temps, on voit que le Soleil est dans le Bélier. A ce moment donc, nous avons un retard par rapport au temps solaire moyen de 0,91. Je vais donner d'abord la figure des directions selon le pas solaire moyen [constante Naibod = 0,98] :


    FIGURE XIV
    (tableau du temps et des âges pour le pas « conventionnel »)


     

    On voit que seul le poste de président du Conseil est « sur-représenté » avec 3 aspects de DP. Par contre, on n'observe pas de DP pour le poste de ministre des Finances en 1899 et la DP pour le poste de 1925 est assez éloignée [Lune conjonction Jupiter].
    Si on veut être logique avec le système, il faut en passer par le pas en AR : comme on sait qu'il existe un écart en moins d'une quinzaine de minutes, en multipliant les années par l'inverse du pas en AR, soit 1/0,91, on aboutit à la figure suivante où je donne tous les postes et avatars de la carrière de J. Caillaux :


    FIGURE XV
    (tableau du temps et des âges pour le pas 1/AR)


     

    Cette figure, a priori complexe, mérite quelques précisions :
    - le poste de ministre des Finances de 1899 ne trouve décidément pas de direction « congruente » ;
    - les autres postes trouvent leurs correspondances. Entre 1906 et 1911, on trouve la DP majeure MC trigone Lune (angulaire) mais aussi 2 aspects qui pouvaient laisser augurer d'une situation complexe et ambigue : Lune conjonction Saturne et Lune opposition Saturne. Ces DP, que l'on peut considérer comme fort problématiques, ont trouvé leur correspondance « physique » dans l'affaire Calmette de 1914. Le retour au pouvoir est scandé par la DP Lune conjonction Jupiter en 1923. Enfin, le décès, qui ne concorde pas avec les DP prises avec le pas Naibod [vers 89 ans] s'accorde bien  avec le pas 1/AR et les aspects de DP précèdent de peu la mort, survenue en 1944, à 81 ans.

    2)- une vie : François Mitterrand

    J'ai déjà eu l'occasion de dire que les directions primaires (DP) ne pouvaient en aucun cas déclencher un événement donné, mais qu'elles pouvaient, en quelque sorte, baliser la route de chacun, à la manière des panneaux de signalisation routière. Les DP, je le rappelle, constituent l'un des moyens de prévision astrologiques les plus anciennement connus. Ptolémée en parle dans son Tetrabiblos et avant lui, en employant d'autres termes, des philosophes tels que Thrasylle et Petosiris. J'ai consacré plusieurs articles1 à ce sujet passionnant et un livre2 qui fait le point sur les DP critiques, qui peuvent scander des époques climatériques de la vie. J'ai souhaité ici donner un exemple pratique par l'étude des DP du Président Mitterrand.

    a.1). Le thème de F. Mitterrand (F.M.)


    FIGURE I


     

    Ce thème a dû être étudié déjà de nombreuses fois par les astrologues de diverses écoles. Ne les connaissant pas et étant isolé du milieu astrologique, c'est donc sans complexe ni arrière-pensée que je vais me permettre de livrer quelques réflexions sur cette figure astrale. La seule référence dont je dispose est l'analyse de Jean Barets3. Il avait remarqué combien le thème apparaissait fascinant par ses nuances et ses contradictions. Je n'ai relevé dans la FIGURE I que les points marquants (pm) utiles à l'étude. En effet, l'astrologie doit absolument être débarrassée du fatras qui l'encombre et de ces points douteux qui, hélas, semblent tant exciter l'assemblée des astrologues (mi-points, lune noire, soleil noir, etc.).
    4 pm serviront aux calculs des DP : le MC, le Soleil, la Lune et Jupiter. C'est ainsi que dans le thème de F.M., on relève deux groupes principaux. Le 1er groupe passe par un axe Jupiter-[Soleil-Lune]. On remarque en effet une conjonction entre le soleil et la lune et une opposition de ce groupe à Jupiter. Je rappellerai que Jupiter incarne, en astrologie, les valeurs de l'autorité, de la puissance et donc des distinctions ; la lune semble représenter la foule, les électeurs ; le soleil caractérise les fonctions de commandement. Le MC semble aussi, d'après J. Barets et A. Barbault, jouer un rôle dans le destin social. Le 2ème groupe est constitué uniquement par le MC. Bien sûr, les astrologues pourront penser que nous dénaturons le thème à force de simplification mais nous verrons qu'avec si peu d'éléments, les résultats obtenus sont déjà fort complexes à analyser.

    2.a). Méthode

    J'ai employé la méthode des directions primaires mondiales [DPM]. L'étude a consisté à observer la survenue de coïncidences entre des aspects de DP -mettant en jeu les 4 pm dont on vient de parler- et les événements majeurs dans la vie politique de F.M. Disons d'abord un mot sur les DPM.
    Les DP constituent un pan entier de l'arsenal des méthodes prévisionnelles dont disposent les astrologues pour préciser au mieux l'échéance de certains événements. D'abord, il faut préciser le sens du mot « événement ». Redisons-le : il ne faut pas croire qu'il y ait une relation de cause à effet entre la survenue de transits [grands transits, transits de révolution solaire, DP] et la détermination physique de l'événement que l'on croit être en relation avec l'aspect considéré. Il est, en effet, contre la doctrine astrologique de prétendre que tel aspect donnera tel événement dans le monde physique ; en revanche, les recherches au plan causal [cf. les travaux de Patrice Guinard, C.U.R.A.] semblent se tourner vers le sens à définir de la représentation psychique de l'événement, vers l'affect qui caractérise l'individu dans la perception de cet événement. Prenons un exemple simple : il s'agit des panneaux de signalisation du code de la route. Face à un panneau de sens interdit, la règle veut que l'on s'arrête ; mais l'individu est libre de transgresser la loi et si un véhicule vient percuter le sien qui roule donc à contre-sens, ce n'est évidemment pas le panneau sens interdit qui est responsable de la collision ni des évenuels dommages qu'auront subis les véhicules et leurs occupants ; de la même façon, si l'on envisage l'autre passager du véhicule qui est, lui, dans le bon sens, on peut dire que ce n'est pas le panneau sens unique de la rue qui le garantira forcément d'un accident. On voit donc que, par analogie, les aspects de DP [ou de transits] peuvent être considérés comme des balises ou des indicateurs : d'une part, ils n'entravent pas la liberté individuelle mais constituent des signaux de « bonne conduite » des affaires de la vie et d'autre part, ils ne consituent en aucun cas des marqueurs de la cristallisation physique de l'événement auquel on les croit liés. Ni signe, ni cause donc, mais en quelque sorte, arbitres du temps, voila de possibles qualificatifs qui constituent autant de pistes à analyser pour déméler l'écheveau de cette toile de fond cosmique.
    Bien sûr, le prés-supposé indispensable de cette quête est notre croyance -qui ne peut avoir que la valeur d'axiome- en une scansion possible des événements de la vie d'un individu par les mouvements des astres quand ils forment entre eux des angles déterminés. Il est certain que tout ceci n'apparaît guère rationnel ; ce n'est pourtant pas une raison suffisante pour ne pas étudier cette partie de la sphère de connaissance de l'homme. Paul Feyerabend [Contre la Méthode, Adieu la Raison] a bien mis en évidence le fait que la science n'est pas sacro-sainte, qu'elle peut aussi se constituer en religion en imposant des dogmes nuisibles à la recherche d'idées nouvelles, ne serait-ce que pour des raisons de mode [le paradigme en cours]. On ne peut donc, ex cathedra, prétendre l'astrologie « nulle et non avenue » sous le prétexte qu'elle ne répond pas aux canons de la formalisation scientifique. Prenons l'exemple de la musique. il y a encore 10 ou 20 ans, certains musiciens classiques s'insurgeaient contre le jazz, sous prétexte que le jazz « n'avait pas de forme ». N'en existait-il pas pour autant ? Peut-on évaluer au degré formel d'une musique l'intensité des sentiments que l'on peut éprouver ? Est-ce qu'un solo d'Art Tatum ne peut pas rivaliser, en terme d'émotion, avec une sonate de Scarlatti ?
    Mais revenons à notre sujet. Qu'est-ce qu'une direction ? une direction est un arc de cercle pris entre deux points marquants d'un thème, sur la figure astrale. Veut-on calculer la direction de l'opposition du Soleil à Saturne ? Nous n'aurons que l'embarras du choix : direction symbolique, direction en ascension droite, direction primaire zodiacale, direction primaire mondiale. Veut-on affiner les recherches avec une méthode donnée ? Nous devrons choisir le type de domification [Placidus, Regiomontanus, Campanus, Porphyre, etc.]. Alors, que choisir ? On conçoit que seule l'expérimentation sur de grands nombres puisse répondre à cette question. J'ai eu l'occasion, pour des événements correspondant à des périodes à risque, de montrer que seules les directions mondiales selon Placidus ou Regiomontanus étaient à même de nous donner des rensignements valables, les seules à « cadrer » avec un événement « congruent » [cf. --->]. Voila à titre d'exemple les échéances de la direction de l'opposition de Saturne au Soleil, considérées avec tous les procédés que je viens d'énumérer.
    La détermination de ces échéances passe d'abord par le recueil d'un certain nombre de paramètres indispensables aux différents calculs trigonométriques. Nous aurons besoin du temps sidéral natal [TSN], de la latitude géographique [lat], de la latitude céleste du point marquant [l], de sa déclinaison [d], de son ascension droite [AR] et du calcul d'angles auxiliaires [SA : semi-arc du point fixe, DM : distance au méridien supérieur ou inférieur, domitude selon la domification, angle horaire : TSN-ARf]. Ces paramètres sont résumés dans le tableau suivant, pour le Soleil et Saturne [en degrés et dixièmes de degrés].
     

    paramètre
    Soleil
    Saturne
    TSN
    1,57
    1,57
    TS départ
    3,5
    2,04
    d
    -12,32
    20,08
    l
    0
    0,04
    SAf
    102,92
    111,99
    DM
    63,81
    28,52
    domitude Placidus sans latitude
    34,16
    293,04
    pôle Placidus
    32,41
    14,62
    domitude Regio sans latitude
    36,54
    290,85
    pôle Regio-Campanus
    35,09
    14,76
    angle horaire
    210,22
    122,55
    angle auxiliaire B
    97,97
    95,47
    angle auxiliaire A
    34,16
    66,96
     TABLEAU I

    Voyons à présent les arcs obtenus par les différents procédés directionnels. L'échéance retenue est celle qui correspond au décès du président Mitterrand, soit 80 ans en début 1996. La direction cherchée est l'opposition du Soleil à Saturne. Nous testerons d'abord l'équivalence 4° = 1 an qui correspond au procédé simplifié de Ptolémée.
     

    aspect/direction
    DS
    D AR
    DPZ Regio-Campa
    DPZ Placidus
    DPM Regio
    DPM Placidus
    DPM Campanus
    DPM Porphyre
    écart en année
    +8
    +11
    +6
    +17
    -6
    -2
    +11
    +7
     TABLEAU II

    Nous voyons que seules les DPM selon ma méthode de Regiomontanus et surtout celle selon Placidus montrent des orbes d'échéance qui se rapprochent de l'événement. Par rapport au procédé de Ptolémée, voyons les autres modes de conversion des degrés d'arc en années de vie. Nous n'indiquerons que les résultats obtenus avec la méthode ayant donné le meilleur résultat [DPM selon Placidus]. 4 procédés différents ont été testés. Le résultat est consigné sur le tableau suivant :
     

    procédé
    Ptolémée
    Naibod
    AR 
    1/AR 
    longitude
    DPM Placidus
    -2
    -1
    +2
    -6
    -2
    TABLEAU III

    Il apparaît que seuls les procédés mettant en jeu de faibles variations par rapport au pas de base [1° = 1 an] semblent donner des résultats acceptables ; les procédés en AR paraissent donner des résultats plus éloignés, mais cela, nous le verrons plus loin, doit être examiné de près.
    Nous venons de voir, avec cet exemple, la marche à suivre pour 1 événement. On peut sur le même principe, calculer les arcs de directions primaires pour plusieurs événements. C'est ce que nous avons fait pour plusieurs événements intervenus dans la carrière politique de F.M.

    2.b)- Résultats

    Les événements suivants ont été analysés :
    - en 1965, met en ballotage le général De Gaulle ;
    - en 1971, 1er secrétaire du parti socialiste ;
    - en 1974, présidentielle : se présente contre V. Giscard d'Estaing ;
    - en 1981, présidentielle : remporte la victoire sur V.G.E.
    - en 1989, présidentielle : remporte la victoire sur Jacques Chirac
    - en 1996 : décès survenu des suites d'une longue maladie, à l'âge de 80 ans.

    Nous donnons une représentation graphique simple des directions primaires sur le graphique suivant :


    FIGURE II

    Le tableau doit se lire ainsi : le pas de conversion correspond au pas Naibod [pas moyen solaire en longitude]. La ligne horizontale représente le temps de vie de F.M. jusqu'en 1996. Les événements sont situés sous cette ligne, référencés par date et la flèche correspond à un cercle sur la ligne qui représente l'événement. En haut, les encadrés représentent les directions primaires. Ainsi, la DP MC sextil Lune survient à l'âge de 47 ans en pas Naibod [MC 59,27 Lune |N à 47 ans|. On voit qu'avec ce pas, on ne trouve que 2 à 3 dates seulement qui coïncident avec les DP.
    Prenons à présent le pas en AR. Nous observons alors le tableau suivant :


    FIGURE III

    On voit que la correspondance est plus nette [les barres des DP sont plus proches des points sur la ligne]. Le passage par le pas en AR nous conduit à introduire l'équation du temps, fondamentale à considérer dans le calcul des DP.

    Le tableau suivant montre les écarts en années avec le pas moyen et le pas en AR
     
     

    événement
    pas moyen
    pas en AR
    1965, met en ballotage le général De Gaulle 
    2
    0 et 1
    1971, 1er secrétaire du parti socialiste
    3
    0
    1974, présidentielle : se présente contre V. Giscard d'Estaing 
    1
    0
    1981, présidentielle : remporte la victoire sur V.G.E.
    3
    1
    1989, présidentielle : remporte la victoire sur Jacques Chirac 
    1
    1
    1996 : décès survenu des suites d'une longue maladie, à l'âge de 80 ans. 
    7
    3
    TABLEAU IV

    Même avec un nombre de dates aussi réduit, on peut pratiquer un test statistique ; sans entrer dans les détails, nous dirons simplement qu'il faut dan le cas présent employer ce que l'on appelle un test non paramétrique [ test de Fisher-Yates-Terry] pour les petits effectifs ; ici, on trouve qu'il y a moins de 1 chance sur 27 pour que les résultats soient dus au hasard [ce qui est significatif, la limite étant de 1 chance sur 25, soit p < 0.05].


     

    V. Résultats de la pré-étude

    1)- protocole

    On a comparé deux techniques différentes de directions primaires : les directions mondiales [DM] d'une part et les directions symboliques [DS] d'autre part. L'échantillon était composé de 42 politiciens français ayant appartenu aux IIIe, IVe et Ve Républiques et dont les noms suivent :

    Auriol vincent - Barthou louis - Blum léon - Caillaux joseph - Carnot sadi - Casimir-perier Joseph - Chautemps camille - Clemenceau georges - Combes Emile - Coty rené - Daladier edouard - De gaulle charles - Deschanel paul - Doumer paul - Doumergue gaston - Fallières armand - Faure félix - Ferry jules - Freycinet charles de - Grevy jules - Herriot edouard - Laval pierre - Lebrun albert - Loubet emile - Mac-mahon patrice - Mauroy pierre - Millerand alexandre - Painleve paul - Paul-boncour joseph - Petain philippe - Poher alain - Poincare raymond - Pompidou georges - Reynaud paul - Ribot alexandre - Rouvier maurice - Simon jules - Tardieu andré - Trochu louis - Viviani rene - Waddington william - Waldeck-rousseau pierre

    A chacun de ses personnages ont été affectés 1 ou 2 dates d'événement au plus coïncidant avec un poste de 1er Ministre [ou équivalent] ou de Président de la République. La technique des directions primaires dites « mondiales » a été employée [cf. section sur les directions pour plus de détail] ; cette technique a été comparée avec la méthode des directions symboliques [avance de 1° = 1 an sur le zodiaque]. C'est la domification Placidus qui a été employée pour repérer les pointes des maisons dans le système domificateur. Le logiciel AUREAS PC 6.1 a été employé en liaison avec notre logiciel sous Windows 3.11. Les tests statistiques ont été générés en employant le test non-paramétrique de Kruskall-Wallis et l'ANOVA.

    2)- exemple

    Soit le thème de Paul Doumer. Le poste que l'on retient est la nomination à la présidence de la République en 1931. En direction primaire mondiale, on trouve l'aspect : MC sextil Soleil à : +5° et en direction symbolique, le même aspect à : +3°. Ceci peut être répété un certain nombre de fois. Dans notre étude, c'est 60 dates qui ont été retenues.

    3)- résultats
     

    paramètres des deux échantillons
    groupe direction mondiale [DM]
    groupe direction symbolique [DS]
    Mean 
    Standard Error 
    Median 
    Mode 
    Standard Deviation 
    Variance 
    Kurtosis 
    Skewness 
    Range 
    Minimum 
    Maximum 
    Sum 
    Count 
    Confidence Level (95%) 
    3,53
    0,28 
    3,00 
    4,00 
    2,16 
    4,66
    -0,46 
    0,61 
    9,00 
    0,00 
    9,00
    212,00 
    60,00 
    0,55 
    7,85
    0,84
    5,50
    3,00
    6,54
    42,74
    0,67
    1,14
    29,00
    0,00
    29,00
    471,00
    60,00
    1,65
    TABLEAU V

    Le tableau permet d'observer plusieurs paramètres statistiques importants ; l'hypothèse nulle est Ho : il ne doit pas y avoir de différence significative entre les écarts entre les dates réelles des événements et les dates d'échéance des directions par les deux techniques. L'hypothèse alternative H1 est : on doit observer une différence significative « en faveur » de la méthode des directions primaires mondiales, la méthode des directions symboliques étant prise comme « étalon » de référence et jouant le rôle de « placebo ». On voit deux résutats intéressants sur ces données descriptives :

    è les moyennes d'échéance des directions centrées sur 0 ne sont pas identiques : la moyenne m1 = 3.53 années est plus petite que la moyenne m2 = 7.85 années. Il reste à savoir si cette différence est « statistiquement significative », c'est-à-dire si elle a moins de 1 chance sur 25 de se réaliser [on dit p < 0.05] ;

    è les variances [c'est-à-dire la dispersion des résultats] est plus faible dans le groupe DM que dans le groupe DS ; cela signifie que la variabilité des mesures est plus faible pour les DM, autrement dit que les résultats fournis par les DM sont plus justes et précis que pour les DS ; cela peut être prouvé par un test [test F] de comparaison de deux variances. Dans le cas présent, on trouve que les 2 variances [var1 = 4.66 et var2 = 42.74] ont moins de 1 chance sur 100 d'être inégales ce qui est hautement significatif.

    Les variances étant différentes, les lois de la statistique nous apprennent que les deux échantillons appartiennent à des « populations » différentes et que le test de comparaison des moyennes n'est possible que pour de grands échantillons [ce qui est le cas ici, puisque N = 60 événements ; par échantillon « grand » en statistique, on veut dire N > 30]. En-deça de 30, on est obligé d'employer des tests spéciaux qui nous mettent à l'abri d'une condition non respectée pour employer les tests habituels. C'est donc deux tests différents que nous avons employé, l'un dit Kruskall-Wallis qui permet, en bref, de comparer des rangs moyens de valeur et non les valeurs elles-mêmes ; l'autre, le test de l'ANOVA.
     

    test de Kruskall-Wallis
    DM
    DS
    rangs moyens
    47.35
    69.7
    TABLEAU VI

    la probabilité associée est inférieure à 1 chance sur 100.

    Le test de l'ANOVA
    Anova:  Single-Factor
     Summary
     Groups Count Sum Average Variance
     Column 1 60 212 3,53 4,65
     Column 2 60 471 7,85 42,73

    ANOVA
     Source of Variation
     SS df MS F P-value F crit
    Between Groups 559,008333 1 559,008333 23,5869901 3,7014E-06 3,92148536
    Within Groups 2796,58333 118 23,6998588
    Total 3355,59167 119

    En bref, la valeur du test F à lire est F = 23,58 avec p = 3,70E-06. On se situe au-delà d'une valeur inférieure à 1 chance sur 100.


     
    Conclusion

    Les directions primaires [DP] doivent entrer en pratique courante dans les moyens de pronostic offerts aux astrologues. Henri-Joseph Gouchon, en 1973, dans son Horoscope annuel simplifié, appelait de ses voeux, la création d'un « laboratoire astrologique ». il nous semble qu'un organisme comme le RAMS [Recherches en Astrologie par des Méthodes Scientifiques] répond aux critères auxquels devait penser H.J. Gouchon. Ouvert au dialogue avec toutes les écoles d'astrologie qui n'ont pas de parti pris, le RAMS a pour objet l'étude des moyens de pronostic et aussi des éléments individuels du thème. Ce ne sont pas les thèmes de recherche qui manquent, mais bien la main d'oeuvre ; aussi serions-nous heureux de susciter, ici et là, des vocations de chercheurs en astrologie pour ceux qui en ont et le temps et les moyens.



    Référence de la page :
    Hervé Delboy : Politiciens et Directions Primaires
    http://cura.free.fr/decem/10delbo2.html
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